Escroquerie : plusieurs femmes des marchés Madina, d’Enco5 et de Cosa poursuivent les promoteurs de l’AGUIPROSI

Des entreprises de micro-finances, quelques fois fictives, promettent monts et merveilles à de nombreux citoyens, abusant de leur naïveté. C’est le cas de nombreuses femmes des marchés de Madina, Cosa et ENCO 5, victimes d’escroquerie de la part d’une société dénommée Agence Guinéenne de Crédit et pour la Promotion du Secteur Informel (AGUIPROSI). Les promoteurs de l’entreprise expliquaient à leurs proies que Bah Ousmane, ministre d’Etat, conseiller à la présidence, en était le parrain.

Après avoir soutiré de fortes sommes d’argent à des marchandes entre février et avril 2017, les présumés responsables de cette escroquerie à grande échelle ont été mis aux arrêts. Leur procès s’est tenu ce lundi 16 avril 2018 au TPI de Mafanco, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Mohamed lamine Guèye et Fodé Alhassane Molota Camara, sont les principaux responsables de l’AGUIPROSI. Ils sont poursuivis pour escroquerie, un délit prévu et puni par l’article 403 du Code Pénal.

Sékou Chérif, diplômé en Philosophie, a expliqué avoir été informé de l’existence l’AGUIPROSI par sa mère. « Elle m’a demandé de me renseigner sur le caractère sérieux de l’entreprise. Par la suite, j’ai eu des échanges avec Guèye et avec Molota, respectivement directeur des opérations et directeur général de l’AGUIPROSI. Ils m’ont finalement recruté comme stagiaire. Mais, il me fallait trouver 60 femmes à inscrire dans la tontine journalière. Quand j’ai réussi à le faire, ils m’ont engagé avec un salaire de 500 mille francs guinéens. Donc, les femmes faisaient les versements pour la tontine et on leur avait promis un prêt bancaire à partir du 3ème mois », a dit le jeune homme.

Malheureusement, après les trois (3) mois, les prêts promis ne venaient pas. Les femmes s’impatientent et demandent qu’on leur rende la tontine quotidienne déjà versée. « Mais, à chaque fois que l’on va chez Molota, il parle de la banque centrale qui tarde à décaisser les fonds. Finalement, comme j’étais acculé par les femmes, j’ai été obligé de payer certaines d’entre elles », a-t-il expliqué.

Madame Aissatou Bah, commerçante au marché de Madina, dit avoir mis dans cette entreprise la somme de 34 millions de francs guinéens. « Ils sont parvenus difficilement à me convaincre de jouer le jeu. Pour la tontine, j’ai déposé jusqu’à 4 millions de francs guinéens. Un soir, c’est Guèye et Molota en personne qui sont venus chez moi. C’est devant mon mari qu’ils ont expliqué qu’ils avaient besoin de 60 millions de francs guinéens pour déposer à la BCRG en vue de pouvoir obtenir les prêts pour leurs clients. Ils m’ont convaincu dans ce sens et j’ai donné 30 millions de francs guinéens. Depuis lors, rien. Quand j’ai appris que les deux ont été arrêtés, je suis venue porter plainte moi aussi et je réclame mes 34 millions de francs guinéens ».

Fodé Alhassane Molota Camara a reconnu avoir induit en erreur les nombreux clients. Mais, il s’en prend à ses partenaires qui, selon lui, sont à l’origine de ce qui est arrivé. « C’est eux qui nous ont dit que c’est le ministre Bah Ousmane qui était le propriétaire de l’institution de micro-finance ».

Le procès est renvoyé au lundi prochain, 23 avril 2018, pour la suite des débats. En attendant, Mohamed lamine Guèye et Fodé Alhassane Molota Camara, détenus depuis le 14 juin 2017, retournent à la maison centrale.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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