Mise en examen de Bolloré : le RPG Arc-en-ciel défend Alpha Condé

L’affaire Bolloré continue d’alimenter l’actualité guinéenne. L’homme d’affaire français est mis en examen en France pour « corruption d’agents étrangers ; complicité d’abus de confiance ; faux et usage de faux », dans le cadre de l’obtention de plusieurs marchés en Afrique dont le port autonome de Conakry. Une affaire qui suscite beaucoup de bruit en Guinée et qui ne laisse pas indifférent le RPG Arc-en-ciel. A l’occasion de son assemblée générale hebdomadaire de ce samedi, 28 avril 2018, le parti au pouvoir a tenu à apporter des précisions sur cette affaire, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Pour le RPG Arc-en-ciel, il est hors de question de laisser les démêlés judiciaires de Vincent Bolloré en France, ternir l’image du président Alpha Condé. En effet, plusieurs personnes ont dénoncé les conditions dans lesquelles le terminal à conteneurs du port de Conakry a été remis à Bolloré, accusant le président guinéen de jouer au népotisme en donnant des marchés à ses amis dont Vincent Bolloré. Des accusations que rejette le RPG Arc-en-ciel. Et Alpha Ibrahima Keïra, ministre conseiller à la présidence de la République, est revenu sur la genèse de ce dossier du terminal à conteneurs de Conakry.

Il indique que tout a commencé en 2008 alors qu’il était ministre secrétaire général à la présidence. C’est à ce moment, rappelle-t-il, qu’un appel d’offre a été lancé et pour lequel plusieurs sociétés ont soumissionné. Appel remporté par la société GETMA Internationale devant Bolloré. « Lorsque le document a été transmis au président, le président nous l’a renvoyé en tant que premiers collaborateurs pour que nous puissions donner notre avis juridique. Nous l’avons examiné de la première page en arrière, et nous avons trouvé que le document avait certaines de nos préoccupations qui n’avaient pas été prises en compte, les intérêts de l’Etat n’étaient pas suffisamment protégés.

Nous avons fait le compte rendu à monsieur le président de la République (Lansana Conté ndlr), pour lui dire de revoir certaines dispositions avant de la mettre en vigueur ou la suspendre. Mais chemin faisant, les semaines qui ont suivi, le président est décédé et la convention a été portée à la connaissance des nouvelles autorités de la transition. Au moment de la transition, le président Dadis en considération de plusieurs situations, de beaucoup de démarches, est parvenu à prendre deux décrets quelque fois contradictoires, portant sur l’effectivité de cette convention. Je ne peux pas dire plus parce que je n’étais pas de la transition. Mais toujours est-t-il que tout le monde a su qu’on a mis la convention en vigueur, ensuite on l’a arrêtée », a introduit le conseiller d’Alpha Condé.

C’est ainsi, ajoute-t-il, qu’en 2010, le port autonome de Conakry a constaté que les objectifs pour lesquelles la convention de cession du terminal à conteneurs a été signée, n’ont pas été atteints. Ce qui a donc poussé les autorités portuaires à retirer la gestion du port à GETMA et la donner à l’entreprise qui venait en deuxième position qui est Bolloré. «Les engagements tenus par GETMA internationale n’ont pas été tenus, GETMA n’a fait que balayer le terminal et continuer à percevoir les royalties sur l’exploitation du terminal sans pour autant mettre même une brique en banco, ce, pendant deux ans et demie.

On appelle ça de l’escroquerie, on appelle ça abus de confiance, ce sont des actes qui portent à l’annulation du contrat. Mais, nous aussi on a fait l’école française, on est un pays souverain, on un pays indépendant, on ne peut pas continuer à aller avec quelqu’un a qui on a fait confiance, qui a dit qu’il va moderniser le port, qu’il va envoyer des grus électroniques, qu’il va payer nos compatriotes, les dockers du port à des millions, alors qu’on a constaté que ces dockers avec GETMA ne percevaient que 400 mille francs, ils n’étaient pas immatriculés à la Caisse nationale de sécurité sociale. Compte tenu de ça, la direction du port a appelé GETMA internationale pour lui mettre devant ses responsabilités ; et ça encore le professeur Alpha Condé n’était pas président.

Alpha Ibrahima Keïra conclut en disant que c’est après plusieurs mises en demeure, que le conseil d’administration du port a tiré les conséquences de droit et a demandé la résiliation du contrat avec GETMA internationale, précisant que l’actuel chef de l’Etat n’a rien à avoir cette affaire.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tel. : (00224) 621 09 08 18

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