Conakry : avoir de l’eau potable à Dar-Es-Salam 1, un véritable parcours du combattant

La Guinée est qualifiée de château d’eau de l’Afrique de l’Ouest. Mais, les robinets sont souvent à sec dans de nombreux quartiers de la capitale. Certains habitants de Conakry éprouvent d’énormes difficultés pour obtenir de l’eau potable, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Avoir de l’eau au quartier au secteur 3, du quartier Dar-Es-Salam 1, dans la commune de Ratoma, est un véritable casse-tête chinois. Là, il n’y a ni robinets, ni forages. Les quelques puits qu’on rencontre sur les lieux sont à sec. Au seul point d’eau où s’approvisionnent de nombreuses familles, les femmes se mettent en file indienne. Le service se fait par ordre d’arrivée. Pour toute la journée, la moisson ne tourne qu’entre 3 à 4 seaux.

Fatoumata Binta Baldé, habitante du secteur, est obligée de filtrer l’eau obtenue au puits. Son calvaire date de plus de 10 ans. « Chez nous ici, il n’y a pas d’eau ça fait maintenant environ 14 ans. Nous n’avons pas de robinet, nous n’avons pas de forages. Le grand tuyau conducteur de la SEG passe par ici mais ne nous sert pas nous. Une fois que la saison des pluies passe, c’est un manque criard d’eau qui arrive. Tout le secteur en souffre. Nous avons des puits, mais ils tarissent très tôt. Il n’y a qu’un seul puits actuellement qui nous sert. Là aussi, on s’aligne par ordre d’arrivée pour puiser. L’eau que nous puisons là-bas a une couleur rouge. Arrivé chez nous, on est obligé de la filtrer. Vous voyez, c’est un pied d’un pantalon Jean qu’on a coupé et suspendu au manguier là pour filtrer afin d’avoir de l’eau potable », a expliqué la jeune dame.

L’eau que Fatoumata Binta ramène au foyer ne suffit pas pour ses besoins ménagers. Avec 3 ou 4 seaux d’eau, précise-t-elle, « nous devons boire, nous devons faire la vaisselle et la lessive. Comment cela pourra nous suffire ? Durant 4 mois ici, on va chez nos parents dans d’autres quartiers pour laver nos vêtements. Vraiment, c’est insupportable ça ».

Fatoumata Binta Baldé demande l’aide du gouvernement et des bonnes volontés pour sortir le secteur de cette situation. « Nous demandons au gouvernement et aux bonnes volontés de nous aider à avoir de l’eau propre. On a beaucoup souffert », lance-t-elle.

Mamadou Laafa Sow pour Guinematin.com

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