Mort d’Elhadj Doura, enquête de la gendarmerie… « Baldé Royal Moto » à Guineematin

Quelques jours après l’inhumation d’Elhadj Doura, l’opérateur économique de 80 ans qui est décédé dans les mains de ses ravisseurs, Guineematin.com a reçu dans ses bureaux l’opérateur économique Mamadou Baldé, « Royal Moto », président de la chambre régionale de commerce, d’industrie et d’artisanat de Conakry pour revenir sur ce dossier. Nous avons parlé notamment des funérailles du défunt et du travail de la gendarmerie nationale dans cette affaire.

Guineematin.com vous propose ci-dessous notre entretien avec l’opérateur économique.

Guineematin.com : Nous avons assisté ces jours derniers à un évènement tragique,  notamment la découverte du corps de l’opérateur économique Elhaj Doura qui, finalement a été enterré dans son village à Bindy dans la préfecture de Dalaba. Expliquez-nous un peu comment ça s’est passé vous qui étiez de la partie ?

Mamadou Baldé : D’abord, je vais saluer l’implication de tout un chacun, tous ceux qui ont contribué à la découverte du corps d’Elhadj Doura et à son inhumation dans son village, tous ceux qui, de près ou de loin se sont impliqués dans cette affaire douloureuse. Je veux nommer d’abord le président de la République le Professeur Alpha Condé qui s’est impliqué personnellement. Au début il a rendu visite à la famille tout en leur promettant qu’il va s’impliquer jusqu’à ce que nous mettions la main sur les auteurs de ce kidnapping pour pouvoir retrouver Elhadj Doura.

Malheureusement, on n’a pas retrouvé Elhadj Doura vivant, mais on a réussi tout de même à mettre main sur les personnes qui l’ont kidnappé, c’est donc en quelque sorte un soulagement. Et le mérite appartient au gouvernement, au président de la République et au Haut Commandant de la gendarmerie nationale, le Général Ibrahima Baldé. Il avait promis qu’il va s’impliquer de près et de loin, il a usé de toutes ses compétences, de sa volonté, il a réussi à mettre en place une commission technique chargée de la poursuite de l’enquête.

A la tête de cette commission, il y avait un colonel de la gendarmerie qui s’appelle Abdourahimy Baldé qui a abattu un travail important avec ses collaborateurs  à travers le pays et à travers l’étranger. Imaginez comment ils sont parvenus à mettre la main sur l’auteur principal de l’enlèvement, Mamadou Diallo au niveau de la Guinée Bissau. Je vous avoue qu’il faut saluer la volonté, la persévérance et la compétence de cette gendarmerie nationale de la Guinée aujourd’hui. Ils ont montré leur compétence et leur capacité à traquer les malfaiteurs dans notre pays, donc de passage, il faut quand même saluer leur victoire même si Elhadj Doura n’a pas pu être sauvé.

Et il faut dire qu’on a assisté à un miracle quand on a retrouvé le corps d’Elhadj Doura. Si vous imaginez quelqu’un qui est décédé le 19 décembre et qui a passé 4 mois et 20 jours sous la terre, on vient retrouver son corps intact, c’est miraculeux et ça donne à réfléchir. Et son inhumation fut un évènement national et historique même. Les funérailles ont connu la participation des autorités gouvernementales, des forces armées et de tout le secteur privé de la Guinée.

Il est très rare de voir une telle mobilisation à l’inhumation d’une personne, et il y a eu 5 prières effectuées sur son corps.

Et, quelles sont ces cinq prières effectuées sur Elhadj Doura ?

On a eu la charge de conduire la mission pour le rapatriement de la dépouille  de Conakry jusqu’à son village natal. Alors, d’abord, plusieurs habitants de Kindia a demandé à ce que la dépouille d’Elhadj Doura fasse escale à Kindia pour une prière après celle faite à Conakry. A Kindia, je vous avoue que c’est au niveau de Foulayah que nous avons rencontré la foule conduite par le gouverneur de Kindia, et composée du préfet, des autorités religieuses et de l’ensemble des opérateurs économiques de Kindia.

Nous avons été chaleureusement accueillis à la place de l’indépendance de Kindia, et une prière a été organisée à cet effet. Après la prière, nous sommes partis pour Mamou, où nous avons trouvé aussi une forte mobilisation à la rentrée de la ville avec toutes les autorités présentes. Là aussi, une prière a été faite sur la dépouille. De Mamou, nous sommes allés à Dalaba où nous avons trouvé le même engouement et où une nouvelle prière a eu lieu.

Après, on a pris la direction de  Bindy, son village où il a été inhumé. Mais avant d’arriver à Bindy, nous avons trouvé également une importante mobilisation à Mitty, la sous-préfecture de laquelle relève son village. Les habitants de la localité ont insisté pour qu’on fasse escale là-aussi pour des salutations et des prières, ce qui fut fait. Ensuite on a fait escale à Fonfoya chez l’opérateur économique Elhadj Hassimiou avant de rentrer finalement à Bindy.

Là, on ne pouvait pas croire que c’est une personne ordinaire ou un opérateur économique qui est décédé. Parce que ça a fait l’objet de la mobilisation  de tous les fils et filles du Fouta Djallon.

Aujourd’hui, la plupart des suspects dans ce dossier sont arrêtés, qu’est-ce que vous attendez des autorités ?

Je suis sûr et certain que le sort de ces personnes  sera différent du sort de toute autre personne qui est déjà dans les cellules. Je fais entièrement confiance à la justice et au gouvernement, et surtout aussi avec la détermination des forces de sécurité. Donc, je sûr que les personnes arrêtées vont répondre de leurs actes. Et c’est ce que tout le peuple de Guinée souhaite, que le jugement de ces personnes soit fait comme celui du groupe de Mathias pour que le peuple de Guinée, tout le monde puisse suivre le procès.

On va changer de sujet pour parler de votre récent voyage en Tunisie dans le cadre de la coopération entre les secteurs privés de la Guinée et de la Tunisie. Dites-nous brièvement ce qui s’est passé par rapport à votre mission.

Justement, je suis rentré de Tunis trois jours avant de commencer cette démarche sur la mort d’Elhaj Doura. J’ai eu l’honneur d’être invité à un forum économique à Tunis. Un forum économique  africain des pays du Maghreb et d’Afrique noire, près de 34 pays étaient invités à un évènement historique à Tunis. J’ai eu l’honneur de conduire la délégation guinéenne en tant que président de la chambre de commerce d’industrie et d’artisanat de la région de Conakry. J’ai été accompagné par une délégation de 13 personnes. Nous avons eu l’honneur d’exposer et de présenter les potentialités de notre pays.

Inviter les opérateurs économiques des différents pays qui ont assisté à ce forum d’avoir la confiance à la Guinée et d’accepter et de venir investir ici. Donc c’était juste une occasion en tant que président de la chambre du commerce, d’aller vendre l’image de la Guinée et ressortir l’image de notre chambre de commerce pour donner confiance à tous ceux qui veulent investir en Guinée, et surtout qu’ils comprennent que maintenant la chambre de commerce de Conakry peut être leur interlocuteur valable et qu’elle est disponible 24/24h pour tout besoin.

 Vous avez un dernier mot à placer avant la fin de l’entretien ?

Il me revient encore de remercier l’ensemble de tout le peuple de Guinée et surtout les opérateurs économiques qui ont démontré aussi leur souci, leurs découragements pendant l’enlèvement d’Elhadj Doura. Je vous avoue que pendant les quatre mois ou les cinq mois que nous avons traversés depuis son kidnapping, le secteur économique a vraiment démontré son souci, sa compassion et sa collaboration.

 Et, aujourd’hui, je pense que la famille d’Elhaj Doura peut se réjouir, peut être vraiment tranquille parce qu’elle a constaté la mobilisation qu’il y a eu lieu autour de cette affaire. Le président de la République en personne qui a présidé

Je pense que c’est salutaire et je me fais le devoir de remercier tout le monde entant que président de la chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat de la région de Conakry.

Propos décryptés par Siba Guilavogui pour Guineematin.com

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