Dounet (Mamou) : une histoire d’amour avec une mère de 8 enfants frôle le drame

C’est une histoire d’amour pas tout à fait habituelle qui vient de se produire à ‘’Bantara Sountou’’, un hameau relevant du district de Bassambayah, dans la sous-préfecture de Dounet, située à une trentaine de kilomètres du chef lieu de la préfecture de Mamou, sur la nationale Mamou-Dabola.

Très en colère contre sa copine (une mère de famille de huit enfants) qu’il voulait fusiller, un jeune homme a ouvert le feu sur la fille de sa copine. Kadiatou Barry, la victime, est mariée et mère de deux enfants. Elle a été atteinte au pied droit et ses orteils ont latéralement été sectionnés par les balles, a appris un des correspondants de Guineematin.com à Mamou.

Selon nos informations, les faits se sont produits dans la soirée d’hier, mercredi 23 mai 2018, aux environs de 22 heures. Mais, l’histoire « d’amour » entre le jeune Thierno Amadou Sidibé et madame Fatoumata Barry (la mère de sa victime) remonte à l’année 2016.

« Thierno est venu proposer à ma mère de sortir avec elle. Celle-ci lui a dit qu’elle ne peut pas vivre une histoire d’amour avec lui alors qu’elle est mariée et mère de huit enfants. Le jeune est allé chez les marabouts pour envoûter ma mère. Il est venu mettre ses gris-gris dans une corne de vache qu’il a enterrée dans notre concession sans que personne ne le sache. C’était en 2016. Depuis lors, ma mère obéit aveuglement à toutes ces demandes », relate Mamadou Barry, un des fils de madame Fatoumata Barry.

Peu de temps après avoir obtenu l’accord de la pauvre mère de famille, Thierno Amadou Sidibé la fera quitter la sous-préfecture de Dounet pour la préfecture de Siguiri où ils s’établiront dans un village qui serait situé à une soixante de kilomètres de la commune urbaine de Siguiri.

« J’étais à Conakry. Quand on m’a appelé pour me dire que ma mère a quitté mon père pour s’enfuir avec un jeune à Siguiri, j’ai immédiatement plié bagage pour me lancer à leur trousse. Après d’intenses recherches à Siguiri-centre et dans les villages environnants, j’ai fini par les trouver dans un hameau, situé à 63 Kilomètres de la ville de Siguiri. Ensuite, j’ai ramené ma mère chez mon père à Bantara Sountou », confie Mamadou Barry.

Moins d’un mois après le retour de madame Fatoumata Barry dans son foyer, le très coriace jeune amoureux, Thierno Amadou Sidibé, reviendra à Dounet pour retrouver sa « dulcinée ». Il aura une altercation avec le mari de cette dernière et l’affaire sera portée devant les autorités. « Après les auditions, les autorités ont dit qu’ils vont le condamner. Mais, Thierno Amadou s’est enfui avant qu’ils ne mettent le grappin sur lui », se souvient Mamadou Barry.

Pendant le mois de Ramadan de l’année 2017, Thierno Amadou Sidibé appellera sa copine Fatoumata Barry qui lui obéit désormais aux doigts et à l’œil, pour lui proposer de le rejoindre à Siguiri. « C’était le 20ème jour du Ramadan. Quand il a appelé ma mère pour lui dire de le rejoindre à Siguiri, celle-ci est sortie en nous disant qu’elle partait à Kindia. Mais, en vérité, elle est allée droit à Siguiri. C’est après que j’ai su par le biais du chef du secteur de Dindô que ma mère était avec Thierno Amadou Sidibé. Tellement que j’étais fâché, j’ai préféré rentrer à Conakry pour ne pas que je perde au moins mon travail », explique notre interlocuteur.

Deux mois après, madame Fatoumata Barry reviendra d’elle-même à Dounet. Elle demandera alors à ses enfants de lui construire une autre maison.

« Ma mère refusait de rester dans la maison de mon père. Elle nous a dit de lui construire une autre maison. Finalement, elle est allée rester chez ses parents. On a tout fait pour qu’elle revienne chez mon père, elle a refusé catégoriquement. Elle savait que Thierno Amadou avait menacé de la tuer le jour où elle reviendrait chez mon père. Mais, elle n’a rien dit à personne », indique Mamadou Barry.

Face à l’insistance et à la pression sans cesse grandissante de ses enfants, madame Fatoumata Barry est finalement revenue avant-hier, Mardi 22 Mai 2018, chez son mari à Bantara Soutou. Ce qui, visiblement, n’a pas été du goût de Thierno Amadou Sidibé qui se voyait défié par sa « bien aimée ».

« Hier (Mercredi), mon père est allé chercher un charlatan à qui il a demandé de voir si notre concession n’est pas envoûté. Ce dernier est venu vers 12 heures. Il a déterré tous les fétiches que Thierno Amadou avait placé chez nous. Quand ce dernier a été informé de cela, vers 13 heures, il venu directement chez nous où il a trouvé mon père et le charlatan qui déterrait ses fétiches. Il s’est attaqué à ma mère qui se trouvait dans sa chambre. Celle-ci s’est mise à crier. Thierno Amadou lui menaçait avec une faucille qu’il détenait à la main. Dès qu’il a vu mon père venir à sa rencontre, il s’est enfui. C’est après ça qu’on a appelé ma sœur Kadiatou et moi pour nous dire que Thierno Amadou est passé chez nous », ajoute Mamadou Barry.

Peu avant 17 heures, Thierno Amadou Sidibé reviendra chez la famille Barry pour tenter à nouveau de s’en prendre à madame Fatoumata Barry. Cette fois désarmé, il prendra la poudre d’escampette dès le premier contact visuel avec le garçon de cette dernière. Une heure plus tard (à 18 heures), il appellera madame Fatoumata Barry au téléphone pour lui demander de lui préparer son déjeuner pour la rupture du jeûne. Celle-ci a voulu refuser ; mais, avec la complicité de ses enfants qui voulaient mettre la main sur Thierno Amadou Sidibé, elle fini par accepter.

« Quand ma mère a fini de préparer, elle l’a appelé au téléphone pour qu’il vienne manger. Thierno Amadou a exigé qu’elle lui envoie le manger en brousse, derrière notre tapade. Ma mère a refusé. Elle a insisté pour qu’il vienne à la maison. C’est finalement à 22 heures qu’il a accepté de venir. Dès qu’il est entré dans la maison, il a commencé à menacer ma mère en lui disant :  »Je t’avais pas dit que si tu reviens ici je vais te tuer ? ». Ma mère lui a dit de manger d’abord, après ils vont en parler. Entre temps, il s’est mis à charger son fusil. C’est en ce moment que mon jeune frère Mamadou a tapé à la porte. Paniqué, Thierno Amadou a essayé de projeter ma mère contre le mur. Il voulu avoir une petite distance pour ouvrir le feu sur elle. Ma mère s’est mise à crier en disant :  »il détient un fusil, il veut me tuer ». On s’est précipité dans la chambre et mon frère s’est attaqué à lui. Le temps pour Thierno Amadou de tirer sur ma mère, mon frère l’a assigné un violent coup aux bras. Le fusil est tombé, on a entendu une détonation et les balles m’ont atteint au pied », relate Kadiatou Barry sur son lit d’hôpital aux urgences de l’hôpital régional de Mamou où il a été évacuée.

Egalement rencontrée au chevet de sa fille par le correspondant de Guineematin.com, madame Fatoumata Barry a confirmé la tête baissée, les faits décrits par ses enfants.

« Ce jeune m’a proposé de sortir avec lui, j’ai accepté. Mais, comme j’ai eu de grands enfants, je lui ai suggéré de mettre fin à notre histoire. Il a refusé ma proposition et s’en est suivi des altercations entre nous. Finalement, c’est à la gendarmerie de Dounet qu’on s’est séparé avec la condition que chacun de nous suit son chemin. Mais, lui, il n’a pas respecté ses engagements. Et, hier, il a voulu me tuer », a-t-elle résumé son « histoire d’amour » avec Thierno Amadou Camara.

Pour l’heure, on n’a pas pu rencontrer le jeune Thierno Amadou Camara. Nous apprenons qu’il serait dans les locaux du commissariat central de police de Mamou où il doit être entendu dans les prochaines heures sur ses agissements.

A suivre !

De Mamou, Keïta Mamadou Baïlo pour Guineematin

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