Conflit domanial à Kankan : le siège de la préfecture pris d’assaut par une foule en colère

Une centaine de personnes, composée majoritairement de femmes, venues du district de Sirafèdou, sous préfecture de Tintinwoulén, ont pris d’assaut les locaux de la préfecture de Kankan, ce mercredi 30 mai 2018. Elles exigent la libération de deux des leurs qui seraient détenus à la maison centrale suite à un problème domanial, a constaté sur place Guinematin.com, à travers son correspondant dans la région.

C’est une foule en colère, essentiellement composée de femmes, qui a pris d’assaut le siège de la préfecture de Kankan. Venues de Sirafèdou, dans la sous-préfecture de Tintinwoulén, située à plus de 20 Km de la commune urbaine, les femmes vont former un attroupement devant les locaux de la préfecture de Kankan. Elles protestaient ainsi contre la détention de deux des leurs suite à un conflit domanial les opposant, depuis trois ans, aux habitants du district de Gbènkôrô, relevant de la sous-préfecture de Balandou.

Selon Sidafadjan, un des porte- paroles des protestataires, ce conflit domanial a été résolu et les deux districts ont été départagés. « Nous sommes en conflit avec les habitants de Gbènkôrô, mais ce conflit a pris fin il y’a longtemps. On a été départagé, chacun a reçu une note. Maintenant, deux de nos enfants sont resté entrain de travailler sur le domaine, les gendarmes sont venus les prendre à notre insu pour les frapper et les envoyer en prison, sans nous informer. Nous sommes là pour réclamer leur libération », a expliqué le porte-parole.

Le commandant de la gendarmerie départementale de Kankan, qui aurait reçu un ordre verbal du parquet du Tribunal de la Première Instance de Kankan, pour procéder à l’arrestation de ces deux citoyens, est en mission avec le préfet Aziz Diop sur le site du barrage hydroélectrique de’’ Fomy’’. De ce fait, il était injoignable.

Jusqu’au moment où nous quittions les lieux, les protestataires attendaient toujours l’arrivée du préfet pour demander la libération des deux citoyens.

Ce tiraillement autour d’un lopin de terre est la suite d’une longue série, parfois meurtrière, en Haute Guinée. On a en mémoire les affrontements survenus récemment à Bathè Nafadji. On avait enregistré un mort et une dizaine de blessés par balles.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA, pour Guineematin.com

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