Dirigée par le président de la délégation spéciale de la commune urbaine, cette rencontre a mobilisé dans la salle de conférence de la mairie, les chefs de quartiers, les chefs de centres de santé, les sages-femmes, les associations féminines de la ville et des partenaires techniques et financiers. Au menu des discussions, le taux élevé de décès maternels qui préoccupe aujourd’hui les autorités locales. Une préoccupation sur laquelle, Dr Sokpô TEORO, la directrice préfectorale de la santé de N’Zérékoré a interpellé l’assistance.
« Dans la commune urbaine, il y a 6 centres de santé, 3 postes de santé, un hôpital régional et 12 cliniques privées agréées où les femmes peuvent et doivent accoucher avec moins de risques. Mais nous sommes confrontés depuis un certain temps à un grave problème, celui des décès maternels dans nos communautés, et surtout dans la commune urbaine où la tendance est à la hausse. Et en plus, nous constatons avec regret que la plupart des femmes accouchent dans des cliniques informelles et autres maisons d’accouchement, et même dans des soi-disant pharmacies. C’est dans ces lieux que les femmes meurent pendant l’accouchement, faute de conditions requises et de compétences nécessaires », a-t-elle indiqué.
« La direction préfectorale de la santé a élaboré un plan de riposte contre cet événement malheureux, comprenant le renforcement des capacités des acteurs et la mise en place de stratégies pour la réduction des décès maternels dans le district sanitaire notamment, l’amélioration de la consultation prénatale et de l’accouchement assisté dans toutes les formations sanitaires publiques et quelques formations sanitaires privées à travers des réunions trimestrielles de concertation avec les autorités communales, locales, sanitaires et les partenaires. Sur les 99% des femmes en ceinte qui consultent dans les centres de santé, seulement 51% accouchent dans les postes de santé, centres de santé et maternités, les autres 49% accouchent dans les cliniques informelles », a regretté cette dame, invitant les autorités communales à s’impliquer dans la sensibilisation des femmes en ceinte pour qu’elles s’orientent vers les structures sanitaires agréées afin de se faire assister d’un médecin pendant leur accouchement.
Ils nous disent que si c’est un bébé garçon, l’accouchement est difficile, il faut payer donc une somme variant entre 120.000 et 150.000 GNF et payer le carnet, ou alors tu retournes avec ta grossesse à la maison. Quant à la césarienne, elle n’est pas gratuite comme cela a été demandé par le président de la République. On nous demande de payer entre 100.000 et 160.000 GNF, même pour le entretien des plaies il faut payer 5000 GNF pour chaque pansement. Donc, si j’entends les responsables de la santé dire que c’est gratuit, je comprends rien du tout », a dit la présidente communale des femmes de N’Zérékoré.
En réaction à ces témoignages des femmes, le directeur général de l’hôpital régional de N’Zérékoré, Dr Yamoussa Youla, a promis d’y veiller désormais et de punir tout agent qui sera pris en train de se livrer à de tels actes. Un numéro vert a été communiqué aux participants pour alerter la direction de l’hôpital sur ce genre de comportements.
De N’Zérékoré, Foromo Gbouo Lamah pour guineematin.com.
Tél. : 620166816