Autonomisation : ce que les femmes de Faranah demandent au ministre Komara

Hadja Tenin Touré

En séjour de travail à l’intérieur du pays, le ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle, de l’Emploi et du Travail s’est rendu à Faranah, dans la soirée du lundi 18 juin 2018.  Dans cette mission, monsieur Lansana Komara était accompagné d’une importante délégation de son département dont le directeur général de l’ONFPP et du directeur général de l’AGUIPE, . La démarche vise à échanger avec un groupement de femmes qui s’investissent dans la saponification, rapporte l’envoyé spécial de Guineematin.com à Faranah.

le Gouverneur Lanceï Condé

S’exprimant au nom des populations de la région administrative de Faranah, le Gouverneur, Lanceï Condé, a remercié le ministre Komara pour avoir accepté de venir dans cette ville pour s’enquérir du quotidien des siens.

Monsieur Condé a surtout remercié les collaborateurs du ministre pour leur accompagnement dans le processus de mise en œuvre « de ce que j’ai appelé l’inversion de la pyramide. Ces braves femmes qui sont là sont membres des groupements, des associations qui sont accompagnées par votre département, excellence monsieur le ministre. Et, aujourd’hui, ces braves femmes sont à même de prendre en charge leur quotidien. C’est extrêmement important, parce que lorsqu’on veut opérer un développement harmonieux dans un pays, on s’investit fondamentalement dans deux (2) domaines : le domaine de la jeunesse et le domaine des femmes. Et, heureusement, son Excellence monsieur le président de la République a dédié son mandat aux femmes et aux jeunes ! C’est ce que votre département est en train de mettre en œuvre monsieur le ministre », a notamment dit Gouverneur de Faranah.

S’exprimant en langue maninka, Hadja Tenin Touré, présidente des femmes saponificatrices de Faranah s’est réjouie de la nomination de Lansana Komara à la tête de ce département, avant de rappeler que son prédécesseur leur a permis d’avoir un fonds de départ de trois millions pour la réalisation de leur activité.

Hadja Tenin Touré

Selon Hadja Tenin Touré, cet argent a beaucoup aidé son groupement. « Avec trois millions de francs guinéens comme fonds de départ, nous avons aujourd’hui sept millions. Nous les femmes qui fabriquons le savon à Faranah, nous sommes une centaine à ce jour. Ces femmes que vous voyez, elles n’ont pas été à l’école ; mais, elles sont pleine de créativité, seulement les moyens leur manquent. Monsieur le ministre, nous vous prions de nous aider davantage. Nous voudrions travailler ; mais, nous n’avons pas où emballer nos savons ! Nous savons fabriquer du savon ; mais, nous manquons de moyens. Aujourd’hui, nous n’avons même pas un local où travailler…», a expliqué Hadja Tenin Touré.

Lucien Beindou Guiolao

Pour sa part, monsieur Lucien Beindou Guiolao, Directeur Général de l’Office National de la Formation Professionnelle et du Perfectionnement (ONFPP) et artisan de ce projet a dit avoir compris que le développement d’un pays passe par l’autonomisation des femmes. C’est pourquoi, rappelle-t-il, sa direction a initié un vaste programme d’autonomisation des femmes par l’apprentissage et la formation.

« Nous sommes convaincus que la formation et l’apprentissage sont la porte d’entrée de l’emploi ou l’auto-emploi. Nous sommes partis des statistiques, nous avons vu que les statistiques étaient lent : 80% des femmes vivent en milieux rural et périurbain. Sur les 51% des femmes qui composent la Guinée, 80% d’entre elles sont en milieu rural ! Et, une autre statistique était aussi criarde à notre point de vue ; c’est que sur 10 personnes pauvres, les 7 sont les femmes. Une autre vérité est que lorsque la femme s’épanouie économiquement, elle met 90% de son revenu dans l’éducation de ses enfants, dans l’entretien de son époux et l’entretien de son ménage. Ce qui veut dire, au-delà de ce que le Gouverneur a dit sur l’inversion de la pyramide, c’est que ces différentes formations servent à autonomiser ces femmes ; mais, ça leur donne l’éducation qu’il faut pour qu’elles puissent se rendent compte qu’il faut qu’elles envoient leurs filles à l’école », a notamment expliqué le directeur de l’ONFPP.

Lansana Komara

Dans son discours-réponse, le ministre Lansana Komara a salué le courage de ces femmes, avant de les encourager à persévérer dans ce sens. Ensuite, monsieur Komara a dit avoir pris bonne note de leurs préoccupations et qu’après concertation avec ses cadres, il fera ce qu’il pourra faire à court terme. « Nous sommes à une mission de monsieur le président de la République, c’est lui qui a dit que les ministres doivent descendre sur le terrain pour vous écouter et connaître vos difficultés. Nous vous avons écouté, nous n’allons pas vous promettre de venir à bout de toutes vos difficultés ; mais, nous allons résoudre la majorité d’entre elles », a-t-il rassuré.

Après Faranah, le ministre de l’Enseignement Technique de la Formation Professionnelle, de l’Emploi et du Travail a mis le cap sur Kissidougou pour la suite de la mission.

De Faranah, Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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