Faranah : des transporteurs manifestent contre «les exactions de la police routière»

Plusieurs responsables et membres du syndicat des transporteurs de Faranah sont descendus dans la rue dans la matinée du mercredi, 20 juin 2018, pour protester contre ce qu’ils qualifient d’exactions de la police routière locale. La manifestation a eu lieu à la rentrée d’un pont métallique situé dans la ville où des policiers avaient érigé un barrage de contrôle, a constaté le correspondant de Guineematin.com à Faranah.

C’est aux environs de 10 heures que cette manifestation a éclaté à la rentrée d’un pont métallique construit sur le fleuve Niger dans la ville de Faranah. Des agents de la police routière avaient érigé un barrage de contrôle sur les lieux. Ce qui a été perçu par le syndicat des transporteurs de la ville comme un moyen d’arnaquer les chauffeurs. Ils ont décidé donc de descendre dans la rue pour se faire entendre.

« Tout a commencé le mardi dernier, lorsque des policiers ont pris une voiture personnelle qui partait à Kissidougou pour des travaux champêtres, le chauffeur a montré les pièces du véhicule, mais les policiers ont estimé que la carte grise est une fausse carte, et ils lui ont demandé de payer une forte somme d’argent pour passer. C’est ainsi que le chauffeur en question est allé nous rencontrer, quand nous sommes venus plaider auprès de ces policiers, on nous a refoulés comme des chiens. Ensuite, nous avons rencontré le commandant Kébé pour lui expliquer la situation, mais lui aussi a refusé de nous comprendre. Finalement, le chauffeur a dû verser un pot de vin d’une valeur de 110.000 GNF. Maintenant, on s’attendait à récupérer la carte grise, malheureusement, monsieur Kébé sort le document et le déchire devant nous.

Ce comportement inadmissible du commandant a irrité les transporteurs de Faranah, parce qu’on a compris que ces agents sont là pour arnaquer la pauvre population avec la conjoncture actuelle difficile. C’est pourquoi, nous avons décidé d’exiger leur départ d’ici pour qu’ils aillent rester dans les différents carrefours de la commune urbaine. Parce que même si c’est une fausse carte grise que le chauffeur avait, ça veut dire que ceux qui sont chargés de confectionner ces pièces sont en train de tromper la pauvre population guinéenne. Et le gouvernement doit prendre des mesures pour éradiquer ce genre de pratiques dans notre pays », a déclaré Lansana Camara, chargé des affaires sociales du syndicat des transporteurs de Faranah, affilié à la CNTG.

Ousmane Condé, conducteur de moto, est venu se joindre au mouvement. Car, il dit en avoir marre du comportement des agents de police postés au niveau de ce pont : « Ils sont là uniquement pour nous arnaquer, surtout nous les villageois, même si tu leur montre tous les documents nécessaires,  ils te demandent l’assurance de la moto, alors qu’aucune agence d’assurance n’est représentée chez nous ici. Ils te demandent donc une forte somme d’argent qui varie entre 100.000 et 300.000 GNF. Alors, je demande aux autorités administratives de nous aider à sortir de ce calvaire, nous avons subi assez tracasseries de la part de ces policiers », a dit cet habitant du district de Souleymania.

Les manifestants en colère, ont pris toutes les motos qui étaient garées sur les lieux pour aller les déposer au siège du syndicat des transporteurs. Parmi elles, des motos de citoyens qui étaient immobilisées par les agents mais aussi des motos appartenant aux policiers eux-mêmes. Une situation que déplore un policier qui nous a parlé sous anonymat : « Toutes les motos ont été emportées par les manifestants en colère vers le bureau des transporteurs. Nous avons été insultés et nous avons même reçu des coups. Ce qui est regrettable, parce qu’ils doivent au moins nous accorder du respect surtout quand on est en uniforme », a réagi cet agent de la police routière de Faranah.

Il a fallu l’intervention rapide du préfet de Faranah pour calmer la situation. Alpha Oumar KEITA a décidé de faire partir les policiers de ce pont vers les carrefours de la ville, et a exhorté les uns et les autres au maintien de la paix et la quiétude sociale.

De Faranah, Goulou Touré pour Guineematin.com 

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