Saison de pluie et insalubrité : notre constat au marché de Matoto

Déjà connu pour être un sempiternel problème à Conakry, le phénomène d’insalubrité devient beaucoup plus préoccupant en cette saison pluvieuse dans la capitale guinéenne. Et, surtout dans les marchés où les condiments sont souvent étalés à côté, et même dans les saletés, a constaté un reporter de Guineematin.com au marché de Matoto.

Le marché de Matoto est le deuxième plus grand marché de Conakry après celui de Madina. Et c’est également l’un des plus sales de la capitale. En cette saison des pluies, la situation est tout simplement alarmante. On trouve des vendeuses assises avec leurs condiments dans la boue, les eaux sales et les ordures. Avec comme compagnie, les mouches et les odeurs nauséabondes. Parmi elles, Zénab Bangoura, vendeuse de condiments dans ce marché.

« Nous souffrons ici énormément en ce moment. Depuis que la saison des pluies a commencé, dès qu’il pleut, l’eau traîne les ordures jusqu’au niveau de nos places, cela s’ajoute à la boue qui est là. Comme vous le voyez, nous sommes à côté du caniveau, l’eau et les ordures dégagent une odeur nauséabonde qui est vraiment dangereuse pour notre santé. Mais, nous sommes là parce qu’on n’a pas le choix», témoigne cette dame.

Selon Fatou Sylla, une autre vendeuse, cette situation est due en partie au manque de dépotoir d’ordures sur les lieux : « Il n’y a pas où jeter les ordures, il n’y a pas de poubelles, c’est ce qui nous oblige de verser ces ordures ici tout en étant conscientes que cela peut affecter notre santé, parce que nous nous asseyons sur ces saletés tous les jours », a expliqué Fatou Sylla.

Interrogé sur la question, l’administrateur de ce marché, a indiqué que l’assainissement des lieux n’est plus sous sa responsabilité. C’est pourquoi, Djely Nankouma Keita dit ne rien connaître de cette question : « Depuis quelques temps, l’assainissement des marchés n’est plus dans les mains des administrateurs, cette activité est confiée à des sociétés. Actuellement, si les femmes payent la taxe journalière qui est fixée à 500 francs, ça rentre directement dans la caisse de ladite société et non dans la caisse de l’administration du marché », a-t-il laissé entendre.

Face donc à cette situation, les vendeuses préfèrent se résigner, tout en espérant que des mesures seront vite prises pour assainir quotidiennement ce marché, afin de les sortir du calvaire qu’elles vivent de nos jours.

Ramatoulaye Diallo pour Guineematin.com

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