Hausse du prix du carburant à la pompe : le Gouvernement tente de se justifier

Face au rejet général que l’augmentation du prix du carburant a entraîné en République de Guinée, le ministre guinéen des Hydrocarbures et ses pairs en charge du Commerce, du Budget et de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle, de l’Emploi et du Travail ont animé une conférence de presse ce mardi, 03 juillet 2018, au Département des Hydrocarbures à la Minière. Objectif, expliquer aux médias les raisons de la majoration par le Gouvernement du prix du litre du carburant à la pompe, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Dans sa communication, Diakaria Koulibaly a commencé par rappeler qu’en août 2014, alors que le prix du carburant était à 10 000 francs, il y a eu l’amorce de la chute du baril sur le marché mondial. Ce qui a amené le Gouvernement et les acteurs sociaux à fixer le prix à 8 000 francs guinéens. « Comme pour vous dire que le prix qui prévalait jusqu’en fin juin, c’est le prix qui est d’actualité depuis mars 2015 (…). Entre temps, le baril a connu une hausse ; à partir d’octobre 2017, la structure était déjà blackout. Donc, pour des raisons diverses : examens nationaux, le carême, il n’y a pas eu de réajustement, l’Etat a continué à subventionner, on a pu vous faire une évaluation du poids financier de cette subvention. D’octobre 2017 à juin, cumulativement, l’Etat a dû renoncer à ses taxes à hauteur de 750 milliards environ. 750 milliards, c’est énorme ! C’est un dérapage budgétaire de nature à rétrécir la surface financière de l’Etat et l’empêcher d’investir dans les secteurs qui nous préoccupent : les secteurs de la santé, de l’éducation, ainsi de suite. A partir donc du mois de juin, on était face à un blocage. C’est-dire que toutes les lignes qui servaient de matelas à l’Etat étaient bloquées, les politiques sociales étaient épuisées. Au-delà, on avait aussi des engagements avec nos partenaires techniques et financiers », a notamment expliqué le ministre des hydrocarbures, précisant que c’est une des raisons qui ont poussé le Gouvernement à majorer le prix à la pompe.

Parlant des dispositions que pourraient prendre le ministère du commerce, pour pouvoir accompagner ces mesures, Boubacar Barry a dit qu’à ce jour, il n’existe aucun dispositif règlementaire qui fixe les prix des denrées de première nécessité. « Il existe certes un cadre national de concertation, et qui ne s’est pas réuni depuis plus de sept ans. Et, puisque les produits qui ont été classés comme étant des produits de première nécessité n’ont pas beaucoup varié sur le marché, je ne sais pas si c’est ce qui a occasionné le fait que la commission ne s’est jamais réunie ; mais, j’avoue que d’après les informations que j’ai, après ma prise de fonction, on s’est rendu compte que cette commission ne s’est pas réunie. Mais il y a un dispositif tout de même qui a été mis par le Gouvernement. Vous savez que l’importation ou l’exportation de quelques marchandises que ce soit obéît à une procédure qui demande l’ouverture d’une demande d’importation. Et, cette procédure obéit à une certaine règlementation : vous avez les factures pro-forma des produits importés, vous avez les charges qui sont déterminées, ce qui permet d’avoir une structure de prix avec des marges, pour pouvoir avoir des dispositions fiscales que l’Etat pourraient prendre pour stabiliser les prix », a-t-il expliqué.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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