Vers la reprise des manifestations ? L’opposition lance un ultimatum au Gouvernement

Comme annoncé précédemment, les leaders de l’opposition républicaine se sont réunis dans l’après-midi de ce vendredi, 6 juillet 2018, au QG de l’UFDG, à la Minière.

Après s’être penchés sur l’actualité sociopolitique nationale, les opposants au régime Alpha Condé ont dénoncé les retards enregistrés dans la mise en œuvre du contenu de l’accord politique inter-guinéen d’octobre 2016. Ils menacent de reprendre les manifestations si dans une semaine rien n’est fait dans ce sens, a appris le reporter que Guineematin.com a dépêché à cette rencontre.

Autour du chef de file de l’opposition, on notait la présence d’autres leaders comme Abdoulaye Kourouma du RRD, Thierno Saidou Bayo du PS, Dr Ibrahima Sory Diallo de l’ADC-BOC, Mamadou Adama Diallo du BL, et de nombreux responsables du bureau exécutif de l’UFDG.

A la fin de la plénière, c’est Cellou Dalein Diallo qui a fait le compte-rendu des discussions.

« L’opposition républicaine s’est retrouvée en plénière autour de l’ordre du jour suivant : le premier point était de faire le point sur la mise en œuvre des recommandations contenues dans le communiqué qui a sanctionné la rencontre entre le président de la République et le chef de file de l’opposition ; le deuxième point, c’est l’augmentation de 25% du prix du pétrole et les conséquences qui en découlent.

Pour le premier point, comme vous le savez, à l’issue de la rencontre que j’ai eue avec le président de la République le 02 avril, quatre recommandations avaient été faites. Des recommandations dont la mise en œuvre a été confiée à la commission de suivi de la mise en œuvre de l’accord politique du 12 octobre 2016. Ces points sont le contentieux électoral, l’adoption de la loi su la CENI, l’audit et l’assainissement du fichier électoral avant l’organisation des prochaines élections législatives et enfin la conduite des enquêtes et la mise en place des assistances financières pour les victimes de nos manifestations pacifiques.

Donc, nous avons passé en revue tous ces points. En ce qui concerne l’audit du fichier, à l’heure qu’il est, on n’a pas de visibilité. A un moment donné, on a vu arriver ici une mission de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Une mission exploratoire, bous disait-on. Alors que, consensuellement, la CENI, la Mouvance, l’Opposition et l’Administration avaient décidé de faire appel à l’expertise de l’Union Européenne, des Nations Unies et de l’OIF. A l’époque, nous avions indiqué que nous n’acceptions pas que ce travail soit accompli exclusivement pas l’OIF. A ce jour, on n’a pas encore de bilan de ce qui a été fait. Mais, une réunion est convoquée lundi à la CENI, qui réunira l’e semble des trois acteurs concernés, la CENI et les trois groupes parlementaires.

En ce qui concerne la CENI, comme vous le savez, la loi a été adoptée hier à l’assemblée nationale.

En ce qui concerne les enquêtes et les indemnisations, aucune initiative n’a encore été prise. Il n’y a pas eu de commission d’enquêtes, il n’y a pas eu de mise en place de fonds destinés l’assistance financière qu’on avait décidée d’apporter à ceux qui ont perdu des proches et à ceux dont les biens avaient été détruits à l’occasion des manifestations pacifiques de l’opposition.

En ce qui concerne le contentieux électoral, aucun progrès n’a été accompli à ce jour.

Donc, face à cette situation, l’opposition a décidé de donner encore une semaine au gouvernement, une semaine au-delà de laquelle, l’opposition reprendra ses manifestations s’il n’y a rien qui indique une volonté réelle des autorités d’aller vers une solution juste et équitable en ce qui concerne le contentieux électoral et la mise en place des fonds nécessaires à l’indemnisation des victimes et à la conduite des enquêtes pour identifier les auteurs des frimes commis lors de nos manifestations pacifiques.

Le deuxième point, c’est par rapport à l’augmentation du prix du carburant. Nous comprenons parfaitement la population guinéenne, confrontée à d’énormes difficultés de survie, lorsqu’elle considère que pendant cette période de soudure, cette augmentation n’est pas acceptable. Elle n’est pas acceptable d’autant plus que, lorsque les prix avaient une tendance baissière, le gouvernement avait refusé d’appliquer le principe de la flexibilité que lui-même avait fait accepter. Il ne s’agit pas pour nous de faire du populisme et de la démagogie, les guinéens sont confrontés à d’énormes difficultés d survie pendant cette période de soudure. Le gouvernement ne peut pas prendre une telle décision sans de mesures d’accompagnement et sans au préalable avoir discuté avec les partenaires sociaux, notamment les syndicats et la société civile.

Donc, nous soutenons l’idée de prévoir immédiatement des mesures d’accompagnement très fortes, permettant aux guinéens de supporter une telle décision si elle devrait être maintenue. Nous savons qu’il y a beaucoup de possibilités pour le gouvernement de se créer des ressources et je dois vous dire, même le prix du riz va augmenter parce que le gouvernement a décidé d’imposer une taxe de 1,25% par sac de riz. Ce qui va correspondre à environ 600 francs guinéens par sac pendant cette période de soudure. Nous sommes très sensibles à la situation que vit actuellement notre peuple dans la misère, avec le chômage des jeunes. Nous pensons que cette mesure d’augmentation du prix du carburant ne devrait pas intervenir pendant cette période de soudure… »

Propos recueillis par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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