Affrontement à Siguiri : un mort, 4 blessés et un disparu ! La CMIS empêchée d’intervenir

Un affrontement entre deux villages autour d’un domaine minier a fait un mort (par balle), quatre blessés par balles et une personne portée disparue. Et, une mission de la CMIS (Compagnie mobile d’intervention et de sécurité) a été empêchée d’arriver au lieu de l’affrontement pour intervenir, a appris le correspondant local de Guineematin.com qui a parlé avec les deux camps.

C’est hier, samedi 14 juillet 2018, que les habitats de Kissakolèn et de Niandakoura se sont affrontés autour d’un domaine minier. Depuis une dizaine d’années, les deux villages (tous relevant de la commune urbaine de Siguiri) se disputent la paternité de ce domaine. Récemment, un affrontement sanglant avait été enregistré au même lieu, entre les mêmes villageois. Ce qui avait poussé la justice à interdire le domaine litigieux aux deux camps, en attendant le verdict.

Mais, hier, 14 juillet 2018, aux environs de 8 heures, un couple de Kissakolèn labourait près du domaine litigieux lorsqu’ils ont été agressés par les habitants de Niandakoura, qui auraient d’ailleurs tiré sur une femme, a expliqué à Guineematin.com monsieur Karim Kéïta, le président du district de Kissakolèn. « Ce matin, un monsieur et sa femme de notre village sont partis pour labourer près du domaine conflictuel, quand des hommes, un groupe venant de Niandakoura sont venus leurs demander de quitter le lieu, en tirant à balle réelle sur la dame », a indiqué le président du district a précisé que la balle a touché la femme au pied et que ces tireurs ont également blessé par balle un autre jeune.

Une information balayée d’un revers de la main par l’autre camp. Mamadi Doumbouya, le président du district de Niandakoura jure que ses citoyens ont été, au contraire, les victimes de la provocation et des tirs venant de ceux de Kissakolèn. « Vous savez que le juge avait interdit la partie après notre premier affrontement. Mais, ce samedi, ils sont venus sur le lieu armés. Quand nous sommes venus leur demander de respecter la loi et de quitter le lieu, ils ont commencé à tirer sur nos gens, faisant deux blessés », a expliqué le président du district de Niandakoura, monsieur Mamadi Doumbouya, ajoutant que deux citoyens de son district sont portés disparus depuis cet affrontement.

Informé de la situation, le secrétaire général de la commune urbaine de Siguiri, Almamy Tounkara, a dépêché une équipe de la CMIS (compagnie mobile d’intervention et de sécurité) sur les lieux. Malheureusement, ces éléments de la sécurité ont été empêchés d’arriver sur place par un groupe inconnu qui a barricadé le passage en y mettant le feu.

« Je ne sais pas ce qui se passe ! L’affaire se trouve actuellement au niveau de la justice et nous attendons le verdict. Or, ils affrontent de nouveau ! On avait envoyé deux pickups de la CMIS pour intervenir. Mais, malheureusement, ils n’ont pas pu entrer puisqu’un groupe inconnu à mis le feu sur le passage pour empêcher l’intervention des agents », a notamment expliqué Almamy Tounkara. Le secrétaire général de la commune de Siguiri a d’ailleurs rassuré que le calme était revenu et qu’il n’y avait plus de tirs entre les citoyens de ces deux villages.

Aux dernières nouvelles, le président du district de Niandakoura a annoncé au téléphone de Guineematin.com que le corps d’une des personnes portées disparues a été retrouvé. Il s’agit d’un homme marié âgé d’une cinquantaine d’années. « Nous venons de retrouver le corps sans vie de Fatouma Madi Doumbouya. Il a été tué par balle au moment où il quittait le champ », a indiqué monsieur Mamadi Doumbouya.

A rappeler qu’un affrontement entre les deux villages avait fait un mort et une trentaine de blessés le 11 juin dernier.
Il est donc temps que les autorités guinéennes se saisissent de cette situation pour mettre fin à ces graves et répétitifs affrontements sanglants.

De Siguiri, Bérété Lancéï Condé pour Guineematin.com

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