Labé : les forces sociales veulent déverser 20 000 personnes dans les rues le mardi

A Labé, les forces sociales mobilisant syndicats, société civile et mouvement d’activistes ont tenu une conférence de presse à la Fédération Préfectorale des Artisans (FEPAL) de Labé, dans le quartier Kouroula pour décliner leur agenda d’une série d’activités à dérouler au cours de la troisième semaine de protestation contre l’augmentation du prix du carburant à la pompe, rapporte un correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.

Cette conférence de presse a été animée pendant près de 2 heures par des responsables de la CNTG, de l’USTG, de la FSPE, du SLECG, de la PCUD et du mouvement Osons oser.

Président la séance, le secrétaire général de l’Union Régionale des Travailleurs (URTL), affiliée à la CNTG, Elhadj Lamine Sangaré a précisé l’utilité de cette unité d’actions des forces sociales de la Guinée.

« Nous devrions nous unir pour contraindre ce gouvernement à écouter sont peuple. Nous avons autour de cette table, les forces sociales de Labé. Et nous irons jusqu’au bout de la lutte. Que le peuple nous porte confiance, parce que, c’est soit les leaders syndicaux mènent la lutte jusqu’à la satisfaction totales de la revendication des populations et ils restent ou on abandonne, nos dirigeants nationaux partent. Mais, nous ne pouvons pas continuer à faire payer au peuple la mauvaise gouvernance » précise Elhadj Lamine Sangaré.

Représentant la FSPE, Alhassane Diallo considère les mesures d’accompagnement annoncées par le gouvernement très ridicules. Plus loin, le syndicaliste de l’éducation précise que toute perturbation de ce mouvement est impossible à Labé.

« On nous parle de Guinée Express qui est un train recyclé et quelques 100 bus. Mais est-ce que la Guinée se limite à Conakry ? Ce gouvernement se fout de nous. Nous demandons aux jeunes et aux femmes de Guinée à se mobiliser pour sortir massivement le mardi. Des commissions de contrôle sont constituées pour éviter tout dérapage et tout acte de sabotage » a ajouté Alhassane Diallo de la FSPE.

Sur la nouveauté de cette troisième semaine de revendication, Mamadou Adama Barry de l’USTG a insisté sur le service minimum. Pour lui, les populations ne doivent pas lâcher prise parce que cette fois la grève a atteint un certain niveau.

« Que la population sache que le carburant, c’est pour tout le monde. Demain, il n’y aura même pas un service minimum. Un citoyen qui tombe malade doit accuser l’Etat. Qu’on ne pense pas donc que les forces sociales sont contre la population parce que c’est ce que le gouvernement cherche. Le gouvernement veut que les populations accusent les forces sociales d’être responsables de leurs souffrances. Alors, pas de service minimum et l’Etat est responsable des souffrances que les populations subirons à partir de demain » a-t-il prévenu.

La société civile qui était fortement représentée devant les professionnels des médias a lance un appel pressant à la population.

« En Guinée, celui qui bénéficie d’un décret présidentiel pense tout de suite qu’il est plus intelligent que tout le monde. Il croit qu’il a une formation académique supérieure à celles de tous les autres intellectuels guinéens. Alors qu’être ministre, c’est du pouvoir discrétionnaire du président de la République. Aucun ministre guinéen n’a passé un concours pour être à son poste. Ils ne doivent pas alors faire croire à la population guinéenne qu’ils maitrisent plus que tous les autres les questions économiques. Les Forces Sociales de Guinée (FSG) ont en leur sein des cadres aussi bien formé sinon plus formés que la plupart de nos ministres. Quand nous vous disons qu’aucun argument scientifique et politique ne peut aujourd’hui justifier cette augmentation unilatérale du prix du carburant à la pompe. Nous ne sommes pas des plaisantins. Nous sommes intellectuels bien outillés pour démonter les arguments des différents communicants du gouvernement. C’est d’ailleurs parce qu’ils le savent qu’ils ont pris cette décision unilatérale. Nous demandons donc, à la population de Labé sortir massivement soutenir la marche pacifique de ce mardi en suivant dans la discipline l’itinéraire indiqué. Du rond point Hoggo-Bouro à la préfecture en passant par le carrefour Saïkou Balde, le Cinéma Daka, le carrefour Bilaly, le Stade régional, la corniche Konkola, le carrefour poste et le rond point Hôpital régional » a indiqué le porte-parole de l’antenne locale de la PCUD, Idrissa Sampiring Diallo.

« Les mouvements et associations de jeunes sont contactés pour une très forte mobilisation. Il est donc impensable que la mobilisation du mardi ne soit pas solide » rassure Habib Bah du mouvement Osons oser.

« Aujourd’hui, si le prix reste à 10 000 GNF forcement le peuple va souffrir. Si un employeur trouve qu’il dépense plus avec cette augmentation du prix du carburant à la pompe. Il va procéder à des licenciements. Ce sont donc des chômeurs qui seront enregistrés. C’est pourquoi, en tant que jeunes, notre mouvement a décidé d’accompagner cette marche. Et présentement, nous sommes en contact avec les autres associations et ONG de jeunes dans les quartiers pour une grande mobilisation populaire, le mardi » explique cet activiste de la cause citoyenne.

Pour cette marche pacifique du mardi, 17 juillet 2018, les Forces Sociales espèrent pouvoir déverser dans les rues de Labé près de 20 000 (vingt mille) personnes, selon le porte-parole de la PCUD de Labé.

De Labé, Mamadou Saïfoulaye DIALLO pour Guineematin.com

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