Mohamed Kaba du PADES : « en Guinée, l’éducation est reléguée au dernier plan »

L’assemblée générale hebdomadaire du Parti des Démocrates pour l’Espoir (PADES) de ce samedi, 21 juillet 2018, a porté essentiellement sur la crise sociale née de l’augmentation du prix du carburant à la pompe et le faible taux d’admission enregistré cette année au Baccalauréat Unique, a constaté un reporter que Guineematin.com a dépêché au siège du parti PADES.

Les protestations des Guinéens contre l’augmentation du prix du carburant à la pompe par le gouvernement (le 30 juin dernier) ne finissent toujours pas. En se prononçant sur la question au cours de l’assemblée générale du PADES de ce samedi, Mohamed Kaba, le coordinateur des questions administratives du parti a dénoncé la mauvaise gouvernance du pays par les autorités actuelles.

Mohamed Kaba

« La situation économique de la Guinée est très difficile. La situation des ménages qui supportent en grande partie cette augmentation est précaire. Le PADES a dit que le problème n’est pas l’augmentation en tant que telle ; parce que, lorsqu’on veut régler un problème, il faut régler la cause du problème. Alors, nous avons dit : ‘’qu’est ce qui nous a amenés à cette situation ?’’ Tout le monde le sait, le diagnostic a été fait, c’est la mauvaise gouvernance. Nous avons fait des dépenses qui ne sont pas allées dans le bon sens, nous avons fait des actions qui n’ont pas été à la hauteur de rapporter suffisamment de recettes au pays. Conséquence, il n’y a pas d’argent et on demande à la population de contribuer », a fustigé Mohamed Kaba.

Parlant de la libération des syndicalistes interpellés suite à la grève enclenchée par l’inter centrale CNTG-USTG, Mohamed Kaba a salué cette évolution, tout en encourageant la promotion des libertés d’opinions dans notre pays. « Il y a eu, au niveau du gouvernement, du patronat et du syndicat, une rencontre qui a abouti- on le salue- à la libération de certains syndicalistes. Ce qui est une bonne chose parce qu’il faut que la liberté d’expression soit garantie dans notre pays. Qu’on soit libre de donner son opinion, qu’on soit libre de penser différemment que le pouvoir en place. Et, donc, ça, ce sont des mesures que le PADES salue », a-t-il dit, regrettant de passage le blocage dans les négociations entre le gouvernement et les syndicalistes.

Justement, concernant ce bras de fer qui oppose le gouvernement au syndicat, suite à la hausse du prix du litre à la pompe, Mohamed Kaba demande au gouvernement de revoir sa copie.

« Nous demandons au gouvernement de revoir sa copie pour nous sortir de cette situation parce que c’est le gouvernement qui gouverne. Ce sont eux qui prennent des décisions ; et, à ce niveau, si des décisions ne sont pas prises, nous risquons de passer toute cette semaine encore dans une situation de précarité absolue. Beaucoup de populations en souffrent. Nous sommes dans un pays où les gens vivent au jour le jour. Nous interpellons aussi le chef de l’Etat parce qu’il est de son ressort de faire en sorte qu’il y ait la quiétude et qu’il ait la paix en Guinée. La tendance à vouloir s’arcbouter sur des décisions n’est pas une bonne tendance, il est toujours possible de dialoguer », a-t-il conseillé.

En outre, Mohamed Kaba a profité de l’assemblée générale de sa formation politique pour parler du faible taux d’admission au Baccalauréat Unique. Un taux qui se chiffre cette année à 26, 04%. « C’est grave ! Très grave ! Et, ça doit interpeller. Une nation vaut essentiellement par son éducation. Tout ce que nous sommes en train de faire, si nous n’avons pas les ressources humaines qu’il faut pour faire le travail qu’il faut, nous ne pouvons mener aucune action de développement. Mais, malheureusement, en Guinée, l’éducation est reléguée au dernier plan. Je ne dis pas au second plan ; mais, au dernier plan », a regretté le coordinateur des questions administratives du PADES.

Enfin, selon Mohamed Kaba, depuis l’arrivée du président Alpha Condé au pouvoir, les résultats du Baccalauréat Unique n’ont pas dépassé les 50%. Et, en guise d’exemple, il a cité : « en 2011, nous avons eu un taux de 19, 08% ; en 2012, un taux de 23, 06% ; en 2013, un taux de 35% ; en 2014, un taux de 34, 18% ; en 2015, un taux de 39, 25% ; en 2016 (et c’est le taux le plus élevé) nous avons eu 42, 27 ; en 2017, un taux de 27, 09% ; et, en 2018 un taux de 26, 04% ».

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

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