Interdiction de la marche des Forces Sociales à Labé : l’UFDG décline toute responsabilité

L’interdiction de la marche que les Forces Sociales de Labé voulaient organiser demain jeudi, 26 juillet 2018 dans la ville continue de susciter du bruit sur place et même à Conakry. Et si les réactions sont aussi nombreuses, c’est parce que le président de la délégation spéciale de la commune qui a signé la lettre demandant le report de la manifestation est issu de  l’UFDG, le principal parti d’opposition du pays. Mais la formation politique a aussitôt réagi par la voix de l’un de ses vice-présidents Dr Fodé Oussou Fofana, déclinant toute responsabilité dans l’interdiction de cette manifestation de rue.

Pour commencer, Fodé Oussou Fofana rappelle que les délégations spéciales ne sont plus en fonction depuis la tenue des élections locales du 04 février dernier. En effet, le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation avait alors, pris une décision mettant fin au mandat des délégations spéciales et confiant la gestion des communes aux secrétaires généraux de ces communes. Des cadres de l’administration nommés par son département.

« Les secrétaires généraux des communes sont des fonctionnaires désignés par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation qui ne relèvent pas des partis politiques. Ça veut dire que la signature d’un courrier autorisant ou interdisant une manifestation dans les différentes communes du pays au jour d’aujourd’hui, ne relève pas de nous, ça n’engage pas les partis politiques. Ce sont des fonctionnaires qui relèvent du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation qui gèrent actuellement les communes », rappelle le vice-président de l’UFDG.

Mais contrairement aux autres villes où les décisions d’interdictions ont été signées par les secrétaires généraux des communes, à Labé, c’est le président de la délégation spéciale en personne qui a signé le courrier demandant aux Forces Sociales de reporter la manifestation de jeudi. Là-dessus, Fodé Oussou Fofana indique que ce sont les autorités administratives de la ville qui ont profité de la vieillesse de l’ex-dirigeant de la mairie, pour le faire signer le document. Et ce document n’engage nullement l’UFDG, soutient-il.

 « A Labé, ils (des cadres de la préfecture) sont venus faire signer le vieux une lettre sans le faire comprendre le contenu de la lettre. Ils ont profité de sa  fragilité parce qu’il est très âgé pour le faire signer la lettre d’interdiction de la manifestation tout en sachant pertinemment que sa signature n’est pas valable aujourd’hui. Donc, ce que le président de la délégation spéciale a signé-là, n’engage pas l’UFDG, ça n’engage que le vieux et les personnes qui l’ont fait signer. Parce que les présidents des délégations spéciales ne sont plus en service, leurs signatures sont nulles et de nul effet à l’heure actuelle », a-t-il dit.

Il souligne d’ailleurs, que les autorités n’ont aucun droit d’interdire une manifestation qui est constitutionnelle, et que les organisateurs n’ont pas besoin de demander une autorisation de manifester : « Il faut que les gens fassent une différence entre lettre d’information et demande d’autorisation. La loi dit d’adresser une lettre d’information à la mairie concernée et non de lui demander une autorisation, parce qu’interdire une manifestation est anticonstitutionnel. Ce n’est pas normal, on n’a pas le droit d’interdire une manifestation », a confié à Guineematin.com le président du groupe parlementaire de l’UFDG à l’Assemblée nationale.

Et toutes ces situations témoignent, selon l’opposant, la nécessité d’installer les conseils communaux élus à l’issue du scrutin du 04 février 2018. Ce qui passera bien évidemment, ajoute-t-il, par la restitution des voix « volées à l’opposition » par les présidents des CACV.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tel. 628124362

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