Labé : finalement autorisée, la marche de ce jeudi n’a pas eu lieu

Revirement de situation à Labé. Après avoir signé un courrier demandant le report de la marche pacifique des Forces Sociales de ce jeudi, 26 juillet 2018, le président de la délégation spéciale de Labé décide finalement d’autoriser la manifestation. Les multiples critiques contre la décision interdisant la manifestation ont dû emmener le vieil homme à revenir sur cette décision. Mais, malgré son autorisation, la marche de ce jeudi n’aura pas lieu, a appris Guineematin.com à travers un de ses correspondants dans la ville.

La signature du président de la délégation spéciale de Labé, Elhadj Mamadou Cellou Daka Diallo, apposée sur la décision demandant le report de la manifestation que les Forces Sociales de Labé comptaient organiser ce jeudi, 26 juillet 2018 dans la ville pour protester contre la hausse du prix du carburant, avait suscité une vague d’indignation. Cela, en raison du fait le signataire de la décision est issu de l’UFDG, le principal parti d’opposition du pays.

Certains ont dénoncé un agissement contraire aux principes que défendent publiquement les leaders de son parti, et d’autres ont estimé que le vieil homme a subi des pressions pour signer un document dont il ne serait pas l’auteur. Le président de la délégation spéciale de Labé est revenu donc à la charge pour signer un autre courrier autorisant à la dernière minute, la tenue de la marche de ce jeudi.

Mais du côté des organisateurs, on estime que cette décision intervient trop tard, et surtout dans un contexte qui ne se prête pas du tout à l’organisation d’une manifestation de rue. Car, des agents de sécurité ont sérieusement molesté plusieurs syndicalistes locaux hier  mercredi, faisant des blessés, des arrestations et plusieurs engins endommagés.

« Aujourd’hui, nous n’en sommes pas là. Il n’y aura pas une marche à Labé. Nous avons une réunion à tenir ce matin entre nous et après nous irons rencontrer les autorités sur les exactions policières d’hier. Et donc, nous ne pouvons pas appeler les citoyens dans les rues après tout ce qui s’est passé hier parce qu’il faut préserver la paix », a indiqué le secrétaire général de l’union régionale des travailleurs de Labé, Elhadj Lamine Sangaré.

Le chef de file des Forces Sociales de Labé souligne qu’il ne sait pas d’abord le nombre de syndicalistes détenus et tous les dégâts causés par les forces de l’ordre à leur siège. Et pour l’instant, c’est cela la priorité : « Actuellement, nous ne savons pas combien de personnes sont arrêtées et combien sont blessés, nous ne savons pas aussi le nombre de biens détruits. Je veux parler de nos véhicules, motos, téléphones et autres.

C’est au cours de notre rencontre d’aujourd’hui que nous allons évaluer les dégâts parce qu’il nous faut mobiliser tous les camarades et amis de la société civile pour savoir qui a perdu quoi. C’est après tout cela que nous allons remonter à nos leaders a Conakry et ici nous allons interpeller les répondants qui sont les autorités, pour qu’elles nous disent qui a autorisé ces hommes en tenue de venir nous agresser. Et aussi, exiger la libération de nos éléments et le paiement de nos biens endommages », a-t-il dit.

A suivre!

De Labé, Saifoulaye Diallo pour guineematin.com

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