Hausse du prix du carburant : les syndicats se renforcent pour mieux faire face au gouvernement

Alors que la protestation contre la hausse du prix du carburant semble s’essouffler en Guinée, les meneurs de ce combat tentent de se renforcer pour contraindre le gouvernement à les entendre. C’est dans ce cadre que l’inter-centrale CNTG/USTG a convié les autres centrales syndicales du pays et les Forces Sociales de Guinée à une rencontre ce vendredi, 27 juillet 2018 à la Bourse du travail de Conakry, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Grève générale pas suivie, manifestations des Forces Sociales empêchées, tout porte à croire que le combat contre la hausse du prix du carburant décidée par le gouvernement guinéen est déjà perdu. Mais l’inter-centrale CNTG/USTG n’entend pas abdiquer. Et pour réussir ce bras de fer engagé avec le gouvernement, les deux centrales syndicales ont invité les autres centrales du pays et les activistes de la société civile à une rencontre ce vendredi à la Bourse du travail. L’objectif est d’unir tous les acteurs syndicaux et de la société civile du pays pour mener ensemble la lutte pour la réduction du prix du carburant à 8000 GNF le litre.

« La réunion de ce matin a été convoquée pour vous faire le compte-rendu de ce qui s’est passé hier, mais surtout mettre en place le mouvement syndical guinéen qui va regrouper l’ensemble des centrales syndicales reconnues de notre pays. Et aussi, la mise en place d’une plateforme avec les organisations de la société civile. Donc, un projet de partenariat a été proposé par l’inter- centrale… », a annoncé le son porte-parole de l’inter-centrale CNTG/USTG, Mamadou Mansaré, au sortir de la rencontre.

En attendant de finaliser ces projets, Mamadou Mansaré annonce l’intensification de la grève générale et illimitée déclenchée lundi dernier :

« Ce que je puis vous dire, c’est que la grève continue. Vous avez tous eu le communiqué de l’avis de grève des services aéroportuaires. Donc, l’espace aérien va être fermé, donc le gouvernement a intérêt à écouter le cris du peuple », a-t-il indiqué.

Dans le cadre toujours de l’intensification de la grève pour tenter d’amener le gouvernement à les entendre, les centrales syndicales tentent aussi de faire adhérer la FESABAG, le syndicat des Banques et Assurances à leur mouvement. « Ils sont actuellement en réunion extraordinaire, j’espère qu’ils rejoindront la grande famille syndicale. Et personnellement, j’ai eu le camarde Abdoulaye Sow (secrétaire général de la FESABAG) au téléphone et je crois que bientôt, ils vont aussi nous rejoindre. On attend la résolution de leur assemblée extraordinaire des élus des Banques », souligne le secrétaire général adjoint de la CNTG.

Il annonce que les syndicalistes qui étaient détenus à Labé ont été libérés. Mais pour l’heure, aucune rencontre n’est prévue pour la reprise des négociations gouvernement, syndicats et patronat : « Pour le moment, nous n’avons pas eu de contact avec le gouvernement après avoir quitté hier la table de négociation. Mais plutôt, nous avons eu une rencontre téléphonique avec la médiation, c’est-à-dire le Médiateur de la République, la présidente du Conseil Economique et Social et toute la délégation qui les accompagne.

Ils nous ont demandé, après avoir consulté qui de droit, tout en réitérant le mandat qu’ils nous ont déclaré, que le gouvernement était prêt à négocier sur tous les sujets sans tabou, y compris le train de vie de l’Etat. Donc, nous sommes en train de débattre de cela pour prendre la décision qui s’impose. Et comme nous serons en partenariat avec nos amis de la société civile, ensemble nous prendrons la décision qu’il faut, et qu’on sache que sur la table de négociation, il ne faut pas qu’ils soient surpris, nous serons accompagnés par nos camarades de la société civile », a précisé le syndicaliste.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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