Hadj 2018 : lenteur et substitution décriées par certains pèlerins

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hadj 2018L’organisation du hadj 2018, jusque-là saluée par les pèlerins, commence à susciter des remous au centre islamique de Donka. Réunis dans la salle polyvalente dudit centre pour les dernières formalités ce mardi 31 juillet 2018, de nombreux pèlerins dénoncent la lenteur du processus alors que certains venus accompagner leurs parents parlent de substitution, a appris un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place.

La salle polyvalente du centre islamique qui sert de cadre au contrôle des pièces fait le plein. Ils sont au total 168 pèlerins inscrits sur la liste affichée non loin de l’entrée principale de la salle au compte de ce mercredi 31 juillet 2018.

Désormais transféré au centre islamique de Donka, le contrôle des pièces se fait dans la salle polyvalente. Une opération qui se passait habituellement à l’aéroport international de Gbessia. Plusieurs pèlerins se plaignent de la lenteur du processus. « S’il y a une organisation de la part de la ligue islamique, nous on ne sait pas, parce qu’il y a des pèlerins qui ont fait deux à trois jours ici, mais on n’a rien compris encore. On nous a dit que nos passeports sont envoyés pour être signés mais jusqu’à présent on ne voit rien. Quelque chose qui doit se faire une semaine à l’avance ici, jusqu’à présent les pèlerins ne finissent pas encore leurs formalités de voyage, c’est dommage. Dans les autres pays voisins c’est comme ça. Pendant qu’Ebola est venu en Guinée, nos parents qui sont allés s’inscrire dans les pays voisins le savent bien. Là-bas, une semaine à l’avance, tous connaissent déjà le jour de leur voyage, mais chez nous ici en Guinée, c’est tout à fait le contraire. L’organisation est nulle au niveau de la ligue, c’est zéro », fustige ce pèlerin de Matoto.

Ali Badra Condé, pèlerin de KankanAli Badra Condé, un autre pèlerin venu de Kankan, attend depuis une semaine la liste de son convoi. « Nous avons quitté Kankan il y a longtemps. Ça fait une semaine comme ça nous, nous venons ici de 7h à 18h pour voir notre liste et connaître le jour de notre départ. Chaque jour, on nous dit que ce n’est pas prêt. Récemment, on dit encore que la machine qu’on utilise pour les visas est en panne, depuis deux jours, elle ne fonctionne pas. On n’en sait plus rien, nous sommes fatigués mais nous sommes là encore, on attend. Nous leur demandons de nous aider parce les va-et-vient sont fatigants » plaide Ali Badra Condé.

Aboubacar Soumah, contrôleur des services financiers et comptableAboubacar Soumah est contrôleur des services financiers et comptable. Sa sœur M’Balyah Soumah, est candidate pour le hadj 2018, désignée par la coordination du Premier ministre. Malheureusement, c’est comme s’il y a eu substitution au préjudice de sa sœur. Monsieur Soumah indique que sa sœur « a fait toutes ses formalités. Mais, au dernier moment on vient ici, on nous dit qu’elle a été remplacée par quelqu’un d’autre qui serait un beau frère du Premier ministre. Maintenant, je viens ici pour régler ça, on me refuse l’accès », déclare-t-il.

Aboubacar Cissé, pèlerin du quartier Nongo TadiToutefois, Cissé Aboubacar, pèlerin venu du quartier Nongo Taadi, dira de son côté que « moi je n’ai pas du tout eu des difficultés pour mes dossiers. Nous, on nous a dit rester à la maison, quand ils auront besoin de nous, ils vont nous appeler. Donc, c’est aujourd’hui qu’on nous a appelés pour nous dire de venir. Je n’ai fait que 2 heures ici. Je n’attends que mon passeport », s’est réjoui ce pèlerin.

Les multiples tentatives de notre reporter d’avoir un répondant au secrétariat aux affaires religieuses sont restées vaines. L’accès des lieux « est interdit à toute personne étrangère », a-t-on fait savoir.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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