Détournement des votes, violation de la Constitution… L’opposition va déclencher des manifs continues

Comme annoncé précédemment, l’opposition guinéenne décide de reprendre ses manifestations de rue à partir du jeudi, 09 août 2018 pour exiger toujours la restitution de ses suffrages annulés par les présidents des CACV et protester contre l’interdiction des manifestations contre la hausse du prix du carburant.

Les opposants ont fait cette annonce à l’issue d’une plénière qui les a réunis dans l’après-midi de ce vendredi, 03 août au quartier général de l’UFDG à Conakry.

Guineematin.com vous propose ci-dessous le compte rendu intégral de la rencontre fait par Dr Faya Millimouno, le président du Bloc libéral.

«L’opposition s’est réunie cet après-midi autour de deux points essentiels. Le premier porte sur les questions de contentieux électoral et le deuxième, nous avons examiné l’affront du pouvoir de décider de confisquer les libertés des Guinéens en violation de l’article 10 de la Constitution…. En Guinée, nous avons des dirigeants qui ne respectent pas la Constitution, qui ne respectent pas les lois, ne respectent pas les accords et ne respectent pas les paroles données. Donc après deux semaines, il n’y a eu aucune avancée, ni par rapport au contentieux électoral, par rapport à l’indemnisation des victimes des pillages, par rapport aux enquêtes et par rapport à la libération de nos prisonniers. C’est pourquoi, l’opposition a décidé de reprendre les manifestations à partir du jeudi, 09 août. Et ça sera sur l’autoroute Fidel Castro. Nous partirons de la Tannerie jusqu’à Dixinn.

Sur le deuxième point, vous avez suivi les communiqués du Gouverneur de Conakry qui étaient complètement en dehors de la loi. C’est la Constitution qui consacre les libertés et l’exercice est encadré par le code pénal. Les communiqués du Gouverneur complètement en dehors de la loi, c’est devenu une habitude. Et c’est ce qui a donné du courage au ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation d’envoyer une circulaire interdisant toute manifestation jusqu’à nouvel ordre sur l’étendue du territoire. Comme si la Constitution était suspendue, comme si les institutions étaient suspendues, comme si nous étions dans une situation de coup d’Etat.

Nous disons que si la Haute Cour de Justice était mise en place, le Président de la République a juré de respecter et de faire respecter la Constitution. Aujourd’hui c’est son gouvernement qui viole la Constitution, il est clair que si la Haute Cour de Justice était en place, le Président aurait été poursuivi pour violation de la Constitution. Mais puisque la Haute Cour de Justice n’est pas en place, nous allons quand même à l’occasion de cette manifestation et à l’occasion de ce message que nous passons à travers vous, indiquer que nous avons été indignés qu’en ce 21ème siècle, un gouvernement se comporte comme le gouvernement du Premier ministre Kassory Fofana.

Il y a comme dernier point sur lequel nous avons discuté, le fait qu’aujourd’hui nous déplorons beaucoup de propos ethnicistes. Ça met en danger la paix sociale dans notre pays. C’est en violation de l’article 4 de notre Constitution. Et c’est pour cette raison que nous en appelons tous les acteurs politiques comme sociaux à beaucoup de responsabilité. Rendez-vous pour le 09 août. Nous commençons nos manifestations et elles ne seront pas interrompues jusqu’à ce que nos revendications, cette fois, soient satisfaites.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 654 416 922/664 413 227

Facebook Comments Box