Services publics sous équipés à Siguiri : même ce qui devait être secret est connu du public

Bloc administratif de Siguiri
image d'archive

Tous les documents produits par la préfecture de Siguiri, même ceux qui doivent être tenus secrets, sont connus du grand public. Et pour cause, la saisie et l’impression de ces documents administratifs se font dans des structures privées (centres informatique).

Une situation qui est due au manque d’équipements auquel est confrontée la préfecture. Sur place, certains cadres déplorent cette situation et pointent du doigt les responsables locaux et le ministère de tutelle, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Siguiri.

Notes de service, rapports des cadres, procès-verbaux et tous les documents produits par la préfecture de Siguiri sont saisis et imprimés dans des centres de prestation informatique privés. Ce qui fait que le contenu de ces documents administratifs est toujours connu par les citoyens même s’il devait en principe être secret. La cause de cette situation, c’est le manque d’équipements. En effet, la préfecture de Siguiri manque sérieusement de matériels informatiques.

Même s’ils sont conscients que le recours aux structures privées n’est pas toujours bien, les cadres de la préfecture disent qu’ils n’ont pas le choix. « Nous sommes en manque de matériels logistiques, il faut voir ma direction, avec 3 sections aucun ordinateur, alors nous sommes obligés d’orienter les dossiers dans les centres informatiques. Même quand on fait un rapport pour notre ministre de tutelle, les gens sont au courant de son contenu avant qu’il ne parvienne au destinataire. Parce que quand on finit de rédiger le rapport à la main, nous sommes obligés de le déposer chez un informaticien pour la saisie. Ce n’est pas bien mais on n’a pas le choix », témoigne un cadre de la préfecture qui a gardé l’anonymat.

Un autre qui a accepté de nous parler aussi sous anonymat, déplore cette situation. Il pointe du doigt les responsables locaux et le ministère de tutelle qui sont les responsables de cette situation, selon lui : « Le problème se situe à deux niveaux : au sommet, les chefs de départements votent chaque année leurs budgets de fonctionnement sans nous accorder aucune subvention alors que leurs budgets le prévoient. L’année passée, notre ministre nous a demandé de faire le devis pour meubler nos bureaux, le devis est parti mais il n’y a pas eu de suite. Deuxièmement, nos chefs qui sont là, avec seulement 30% de ce que nous gagnons, on peut meubler nos bureaux. Mais ils préfèrent remplir leurs poches au lieu de meubler les bureaux, on nous dit de travailler sans moyens », regrette-t-il.

A noter que le même problème se ressent à la mairie de Siguiri. La commune n’a même pas une photocopieuse à plus forte raison un ordinateur. Là aussi, on fait recours aux prestations privées. Pourtant, la préfecture de Siguiri est une zone très riche en or mais populations locales se demandent à quoi servent les taxes payées par les sociétés évoluant dans la cette préfecture.

De Siguiri, Bérété Lancéï Condé pour Guineematin.com

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