Détournements de fonds publics : l’ancien maire de Tougué veut prouver son innocence

Mamadou Sacko Barry, ancien maire de la commune urbaine de Tougué
Mamadou Sacko Barry, ancien maire de Tougué

Après 14 mois d’incarcération pour détournement de fonds publics, l’ancien président de la délégation spéciale de la commune urbaine de Tougué, Mohamed Sakho Barry sollicite l’intervention du Conseil Préfectoral des Organisations de la Société Civile (CPOSC) en vue, dit-il, de faire jaillir la vérité sur ce dossier « et sauver ce qui pourrait l’être » des biens de la collectivité, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

L’ancien président de la délégation spéciale de la commune urbaine de Tougué, Mohamed Sakho Barry vient d’adresser une correspondance au président du Conseil Préfectoral des Organisations de la Société Civile, Alpha Ammar Baldé pour solliciter une mission de contrôle citoyen de l’action publique dans les affaires de la mairie.

« La gestion de la Commune Urbaine de Tougué qui m’avait été confiée conformément aux accords politiques du 20 août 2015 a créé des situations particulières aux contours souvent inavoués et malheureusement peu connus de l’ensemble. Après mes quatorze mois de réclusion, je décide de recourir à vous pour faire jaillir la vérité sur ce dossier et sauver ce qui pourrait l’être des biens de la Commune de Tougué. Il est inutile de vous rappeler que mon héritage était de 1.200.000 GNF et 800.000 GNF de dettes au titre des salaires du personnel qui était fixé à 30.000 GNF en moyenne par mensualité. A ma cessation d’activités, après avoir relevé ces mensualités à 100 000GNF en moyenne, j’ai laissé 120.000.000 GNF dans les caisses de la commune. Qu’à cela ne tienne ! Là n’est pas ma préoccupation.

Je vous interpelle par rapport à votre rôle de veille citoyenne à la recevabilité et à la transparence dans la gestion des biens collectifs autour d’un certain nombre de cas qui méritent toute l’attention de votre organisation, si je ne dis notre organisation » peut-on lire dans ce courrier.

Ainsi, les interrogations de l’ancien président de la délégation spéciale de la commune urbaine de Tougué, Mohamed Sakho Barry portent aujourd’hui sur « la destination des recettes de la téléphonie mobile notamment Orange et Areeba pour le pilonne de Kalanka, la rénovation du bâtiment de la Préfecture par les fonds de la commune, la machine à compacter les briques en terre stabilisée qui semble avoir été détournée, le mode actuel de gestion des terres de la Commune par rapport aux domaines de compétences des collectivités locales et le vide créé et entretenu par Monsieur le Préfet de Tougué. »

Poursuivant sa narration, l’ancien président de la délégation spéciale de la commune urbaine de Tougué, Mohamed Sakho Barry précise que « la liste est longue mais à aborder ces quelques points pour éclairer les citoyens de la Commune Urbaine de Tougué sur la façon dont sont gérés leurs biens serait une contribution hautement positive pour une qualification des pratiques de nos dirigeants. Cette requête vous est adressée pour tout le rôle qui est le vôtre en pareille situation car vous en avez déjà joué d’autres.»

En conclusion, l’ancien prisonnier estime que le partage de cette requête avec toutes les organisations de la société civile (OSC) pouvant apporter « une contribution positive pour des actions concrètes et imminentes pourrait prévenir et limiter la mauvaise gestion actuelle et la phagocytose de la tutelle sur la commune urbaine de Tougué.»

Il reste à savoir si cette requête de l’ancien président de la délégation spéciale de la commune urbaine de Tougué, Mohamed Sakho Barry a retenu l’attention du président du Conseil Préfectoral des Organisations de la Société Civile (CPOSC), Alpha Ammar Baldé.

Rappelons que suite à deux missions d’inspections venues de la préfecture de Tougué et du gouvernorat de Labé, Mohamed Sakho Barry avait été suspendu par le gouverneur de région, Sadou Keïta et poursuivi par le préfet, Elhadj Abdourahmane Baldé devant la Justice de Paix de la localité pour le détournement de plus de 160 millions de francs guinéens, en complicité avec son receveur communal, Mohamed Sylla.

Condamné à 3 ans de prison ferme, les deux cadres de la commune urbaine de Tougué ont passé 14 mois de prison à Labé et à Conakry avant de recouvrer leur liberté suite à l’annulation de la décision de la Justice de Paix de Tougué par la Cour d’Appel de Conakry.

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

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