Viol et dissimulation d’armes : un officier et un sous-officier de l’armée guinéenne ont été condamnés, ce mardi 07 août 2018, par un tribunal militaire en formation spéciale à Kindia. Le sous-lieutenant Mohamed 1 Camara et le capitaine Abdourahmane Camara ont été reconnus coupables respectivement de viol et de dissimulation d’armes et de munitions, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses correspondants dans la région.
Après deux jours de procès devant le tribunal militaire en formation spéciale de Kindia, le sous-lieutenant Mohamed 1 Camara alias Kougouri, en service au camp de Samoroya de Kindia et le capitaine Abdourahmane Camara, en service à Télimélé, ont été fixés sur leur sort ce mardi.
Le premier qui était poursuivi pour viol, a écopé de 10 ans d’emprisonnement dont 5 ans assortis de sursis et le payement d’une amende de 10 millions de francs. Le second qui a été reconnu coupable de dissimulation d’armes et de munitions, a été condamné à un an d’emprisonnement et au payement de deux millions de francs d’amende.
Ce verdict est intervenu après un débat houleux entre les différentes parties impliquées dans le procès. A la barre, le sous-lieutenant Mohamed 1 Camara, accusé d’avoir violé une mineure de 12 ans, a rejeté en bloc ces accusations. Il a juré n’avoir jamais abusé de la fille qui l’a accusé, assurant qu’il a reconnu les faits pendant l’enquête préliminaire sous l’effet des tortures qui lui ont été administrées par sa hiérarchie.
Une version réfutée par le procureur, Colonel Alya Camara. Ce dernier a expliqué au tribunal que l’accusé a effectivement violé une jeune fille de 12 ans en juin dernier à Kindia. Après l’acte, il a intimé la victime de ne parler de cela à personne. Mais la fille est allée raconter à ses parents ce qu’il s’est passé, pointant le militaire comme étant l’auteur du viol.
De son côté, le capitaine Abdourahamane Camara, a reconnu qu’il avait effectivement une arme qu’il gardait chez lui depuis plusieurs années. Une arme qu’il a reçue alors qu’il était membre de la garde présidentielle au temps du Général Lansana Conté. Muté à Télimélé, il dit avoir gardé l’arme avec lui mais sans la moindre volonté de la dissimuler. Il estime avoir commis peut-être une erreur mais pas une faute.
Mais le procureur a estimé que l’officier a dissimulé l’arme et ses munitions en refusant de les rendre comme prévu par le programme de réforme de l’armée. Il souligne que cette arme était dissimulée pour qu’elle serve à des opérations de braquages sur les routes de l’intérieur du pays. Finalement, les deux militaires ont été reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés. Ils devront donc purger leurs peines à la prison civile de Kindia.
De Kindia, Amadou Bailo Batouala Diallo
Tél. : 628516796
