Policiers et gendarmes traversent actuellement des moments difficiles à Labé où les chauffeurs refusent de les prendre ou de transporter leurs bagages, en réaction à la violente répression dont les transporteurs ont subi dans le cadre de la grève générale et illimitée déclenchée par l’inter-centrale CNTG-USTG sur toute l’étendue du territoire national, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.
Le mercredi, 25 juillet 2018 et les jours suivants, les services de police et de gendarmerie en poste à Labé ont exercé une violence extrême sur les leaders syndicaux et certains acteurs de la société civile locale alors en réunion de concertation au complexe scolaire Hoggo M’Bouro qui servait jusque-là de Bourse du travail.
Au cours de cette descente musclée, les policiers et les gendarmes déployés sur le terrain ont détruit les véhicules et les motos des travailleurs venus des secteurs public, mixte, privée et informel pour assister à l’Assemblée Générale journalière.
Pour montrer jusqu’où ils sont déterminés à aller dans la provocation pour des objectifs non encore avoués, ces hommes en uniforme ont aussi fait une incursion très barbare à la gare routière de Conakry, située dans le quartier Kouroula où ils n’ont ménagé aucun effort pour détruire des taxis qui attendaient sur la piste.
C’est en réaction à ce qu’il convient de qualifier aujourd’hui de ‘’barbarie’’ hautement protégée par l’Etat ou ses représentants à la base que les chauffeurs de taxi ont décidé de ne plus faire voyager les policiers et gendarmes à plus forte raison de transporter les bagages de ces hommes en uniforme, jusqu’à, disent-ils, ce que les véhicules endommagés soient réparés par les autorités compétentes.
Cette information a été confirmée à Guineematin.com dans l’après-midi de ce vendredi, 10 août 2018, par le secrétaire général du syndicat des chauffeurs et mécanique générale de Labé, Elhadj Maladho Zawiya DIALLO.
« Je l’ai appris comme vous. Je précise d’abord qu’il ne s’agit pas d’une décision du syndicat des chauffeurs. Mais, nous pensions que si la police est victime, elle devait se rendre au bureau du syndicat pour nous exposer le problème. Comme ils ont l’habitude de le faire. Suite à une plainte des chefs des services de sécurité, j’ai été invité à la préfecture où j’ai été reçu par le préfet qui avait à ses côtés le secrétaire général chargé des collectivités décentralisées » a indiqué le responsable syndical.
Au sortir de cet entretien avec les autorités préfectorales, le secrétaire général du syndicat des chauffeurs et mécanique générale de Labé, Elhadj Maladho Zawiya Diallo aurait organisé une réunion pour tenter de dissuader les chauffeurs concernés, mais en vain !
« Les chauffeurs ont dit que comme les policiers et les gendarmes ont fait par exprès pour entrer dans la gare et détruire les véhicules. Que ce sont les véhicules à bord desquels les agents de sécurité embarquaient leurs bagages qui ont été endommagés. Que tant que ces véhicules ne sont pas réparés, ils ne feront pas voyager les agents ou transporter leurs bagages » a conclu le responsable syndical des chauffeurs de Labé.
De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com