Commissariat spécial de Kourémalé : tâche difficile pour les agents de police

Plus que tout autre commissariat de police, le commissariat spécial de Kourémalé joue un rôle important. Il est chargé, en effet, d’assurer la sécurité sur une zone très sensible et qui focalise beaucoup d’attentions. Mais cette tâche est loin d’être aisée pour les agents de police déployés sur place. Car, ces derniers manquent énormément de moyens pour faire le travail sur le terrain, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Siguiri.

Assurer la sécurité le long de la frontière guinéo-malienne, la mission est hautement importante. Avec l’insécurité qui sévit au Mali, fortement secoué par des terroristes et d’autres groupes armés ces dernières années, cette zone est très sensible. Car, la moindre négligence à ce niveau, pourrait entraîner des conséquences fâcheuses pour notre pays. Mais malgré son importance, ce commissariat manque énormément de moyens pour accomplir sa mission avec efficacité. C’est ce que nous a confié Ahmed Sékou Konaté, commissaire spécial de Kourémalé.

Ahmed Sékou Konaté, commissaire spécial de Kourémalé
Commissaire Ahmed Sékou Konaté

« Nous avons assez de problèmes pour la sécurisation de la frontière, c’est notamment le manque de moyens matériels et humains. Les moyens matériels comptent beaucoup en matière de sécurisation surtout les moyens de communication et les engins roulants. Et tout cela nous manque. C’est grâce à l’OIM que nous avons réuni certaines motos qui nous permettent aujourd’hui de sécuriser la frontière, sachant que nous sommes voisins immédiat d’un pays où la paix fait défaut. Les ressources humaines nous manquent aussi, moi j’ai besoin d’un effectif plus important pour sécuriser les citoyens et leurs biens, je suis aujourd’hui à 80% du besoin », a-t-il dit.

Le commissaire indique que malgré ces maigres moyens, lui et ses agents se débrouillent tout de même à assurer la sécurité sur les lieux : « Nous faisons notre mieux pour sécuriser nos citoyens, vous avez vu à la télévision un nigérian qu’on a pris ici avec de la cocaïne, trois jeunes trafiquants d’armes de nationalité malienne ont été interpellés ici et traduits devant la justice à Siguiri. Et nous luttons aussi contre la sortie clandestine des jeunes qui tentent d’aller en Europe en passant par la méditerranée. En 2016, on a retourné 2845 jeunes, en 2017, 1552 et cette année 2018 nous sommes à 100 jeunes migrants clandestins que nous avons interceptés ici. C’est dire que malgré nos maigres moyens, on se débrouille pour sécuriser la frontière ».

Toutefois, le commissaire Ahmed Sékou Konaté appelle le gouvernement à accorder plus de moyens au commissariat spécial de Kourémalé pour lui permettre d’être plus efficace sur le terrain.

De Siguiri, Bérété Lancéï Condé pour Guineematin.com

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