La Cour d’Appel infirme la condamnation du préfet de Labé : voici ce qu’en dit son avocat, Me Boiro

Comme annoncé précédemment, le verdict est tombé le lundi dernier, 20 août 2018, à la Cour d’Appel de Conakry dans le procès d’Elhadj Safioulahi Bah, préfet de Labé. La Cour a infirmé sa condamnation par le tribunal de première instance de Labé dans un conflit domanial qui oppose le préfet à Bhoye Garambé, opérateur économique.

A la fin de l’audience, maitre Salifou Boiro, avocat du préfet de Labé, n’a pas caché sa satisfaction. « Mes impressions sont bonnes parce que le législateur a prévu Première Instance, Appel, Cour Suprême. Cette trinité d’escaliers, c’est pour éviter que des mauvaises décisions ne puissent salir ou ternir l’image de certaines personnes respectables. On a cherché le préfet à Labé, on l’a trouvé. Le but recherché était de l’humilier et se vanter d’avoir pu attraire un préfet à Labé et obtenu une condamnation ».

A la question de savoir ce qui a pesé dans la balance pour qu’une telle décision soit rendue, maitre Boiro dit que « la Cour vient de dire le Droit. Le Droit, c’est que cette citation directe qui a été engagée par Bhoye, ne résiste pas à une analyse juridique. Parce que tout simplement, il a fallu deux tentatives pour qu’il puisse se déterminer, est-ce que le préfet a fait abus d’autorité ou bien séquestration ou arrestation arbitraire. Cette hésitation prouvait à suffisance que Bhoye ne savait pas qu’est-ce qu’il reproche au préfet. Donc, la Cour infirme le jugement et condamne Bhoye au payement de 50 millions ce francs guinéens de dommages et intérêts pour tous préjudices confondus.

Pour l’audience de ce lundi, maitre Boiro est revenu sur le fait qu’il n’ait pas accepté de plaider devant l’absence de ses confrères de la partie civile. « Il a quatre avocats et il prétend avoir pris son avion pour aller à la Mecque. Ce n’est pas vrai, il est là et ses avocats aussi sont là. Ils n’ont pas pris le soin de venir démontrer à la Cour qu’ils ont raison. Je n’ai pas plaidé parce qu’il y a une loi qui gère les avocats, la Loi 014. Mes confrères n’ont pas voulu venir. Mais, les débats avaient déjà été menés à terme. Donc, la Cour était suffisamment imprégnée et suffisamment convaincue de la consistance de ce dossier. Donc, vouloir plaider alors que mes confrères ne sont pas en face de moi, c’est comme si je déployais de l’énergie… Je n’ai pas voulu d’un coup d’épée dans l’eau ».

Ne craint-il pas un rebondissement de l’affaira au cas où elle est attaquée au niveau de la Cour Suprême ? Maître Salifou Boiro se dit imperturbable. « J’attends avec beaucoup plus d’empressement qu’ils viennent. Moi, j’ai fait appel et j’ai prospéré. S’ils sont certains que le Droit est de leur coté, ils n’ont qu’à faire le pourvoi en cassation. Ils me verront encore en face », martèle l’avocat.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél 628 17 99 17

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