Mamadouba Soumah est furieux à l’idée de voir son chef de quartier bazarder la bordure de mer à Gbessia Port 1 : « Le chef de quartier m’a proposé de m’associer à lui en tant que leader du quartier pour revendre un lieu public qu’on appelle Russia. J’ai aussitôt regroupé les jeunes du quartier à la permanence où on a fait savoir au chef de quartier qu’il était hors de question de revendre ce lieu public, le seul qui reste pour nous les jeunes… ».
Le chef du quartier Gbessia Port 1 (situé dans la commune de Matoto) et un des leaders de la jeunesse locale ne sont pas en odeur de sainteté depuis quelques années. Momo Camara, âgé de 79 ans, a fini par trimballer en justice le jeune Mamadouba Soumah (39 ans) suite à une dispute autour d’une parcelle située en bordure de mer. Le leader de la jeunesse a été condamné hier, jeudi 23 août 2018, par le Tribunal de Mafanco, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Le jeune Mamadouba Soumah a été reconnu coupable des faits de menaces, injures publiques et participation délictueuse à une manifestation interdite et a ainsi été condamné à une peine de deux ans de prison assortis de sursis. Il est également condamné au payement d’une amende de 500 mille francs guinéens. Cette clémence s’explique par le fait qu’il y a eu un désistement de la part du chef du quartier.
Pourtant, lors des précédentes audiences précédentes, on avait assisté à de chaudes empoignades entre les deux camps. Si le chef du quartier dit avoir été insulté, menacé par le jeun et son groupe, Mamadouba Soumah a tout rejeté en bloc, accusant Momo Camara de vouloir revendre une parcelle située en bordure en mer.
E effet, depuis son installation à la tête du quartier, Momo Camara ne s’entend pas avec Mamadouba Soumah. Le premier accuse le second de l’avoir attaqué au moins huit fois dans le quartier. « Depuis mars 2011, ce jeune me suit et m’attaque. C’est la 8ème fois qu’il m’a attaqué comme ça. C’est ce qui m’a poussé à porter plainte. Pourtant, je l’ai appelé avec mon adjoint pour lui demander de travailler avec nous. Avec son groupe, il a attaqué trois à quatre fois Chicago. La plage dont il parle, c’est un lieu qui appartient aux Bagas. Mais, lui et ses amis sont allés aménagés là-bas en construisant des baraques de consommation d’alcool et de drogue. Quand je suis allé à la plage là-bas, ils nous ont tous menacés. On est allé au gouvernorat pour ce problème. Même là-bas, ils m’ont insulté et m’ont menacé avec mon équipe. Ils avaient aussi manifesté du quartier jusqu’au siège du RPG où ils ont été refoulés. Ils étaient dans un véhicule avec des pancartes. Ils disaient à bas le chef de quartier avec des injures grossières. Une manifestation illégale », avait accusé le maire.
Mais, des accusations que le jeune Mamadouba Soumah a systématiquement rejetées. Pire, il accuse le chef de quartier de vouloir bazarder la bordure de mer. « Le chef de quartier m’a proposé de m’associer à lui en tant que leader du quartier pour revendre un lieu public qu’on appelle Russia. J’ai aussitôt regroupé les jeunes du quartier à la permanence où on a fait savoir au chef de quartier qu’il était hors de question de revendre ce lieu public, le seul qui reste pour nous les jeunes. On a été même à la mairie de Matoto où on s’est entretenu avec le secrétaire général de la commune. Ce dernier nous a dit de repartir au quartier pour régler le problème avec les sages. Une fois au quartier, il m’a encore convoqué. Je suis allé avec 4 de mes amis pour le rencontrer avec son adjoint. Il a encore évoqué la question de la vente du lieu public, en nous disant de collaborer pour avoir de l’argent et construire des maisons. J’ai catégoriquement refusé ».
Enfin, il a fallu le désistement du chef de quartier pour qu’on en arrive à une condamnation en sursis. Détenu depuis plus de trois semaines, Mamadouba Soumah va retrouver sa femme et ses cinq enfants chez lui, même si on en sait moins sur la suite de son combat pour s’opposer à la vente de cette bordure de mer…
Finalement, le chef de ce quartier réussira-t-il à bazarder ce domaine, à qui et quelle sera la réaction des autorités communales et nationales ?
Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com
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