25 août 1958 : 60 ans après, la déclaration de Sékou Touré commentée à Conakry

Sékou Touré, premier président de la Guinée indépendante

« Nous préférons la liberté dans la pauvreté qu’à l’opulence dans l’esclavage », disait Ahmed Sékou Touré, le premier président de la République de Guinée. Cette célèbre déclaration, tenue le 25 août 1958 devant le Général De Gaule, président de la France à l’époque, a ouvert la voie à l’accession de notre pays à l’indépendance, le 02 octobre de la même année.

Soixante ans après, que pensent les Guinéens de cette prise de position de leur premier président qui a mené le mouvement ayant permis de sortir la Guinée du joug colonial ? Guineematin.com a donné la parole, ce samedi, 25 août 2018, à certains habitants de Conakry qui se sont prononcés sur la question.

Gomba Felix Leagon, enseignant rencontré à Dixinn : Sékou Touré a été le porte-parole d’une nation. La France faisait partie des Etats les plus pauvres de l’Europe Occidentale. Et elle n’avait pas envie dans tous les cas d’aider les Guinéens parce que la colonisation n’est pas une aide. Il fallait qu’on le dise. C’est grâce à ça qu’on a obtenu notre indépendance. Et c’est grâce à cette liberté, grâce à cette indépendance que nous avons notre armée nationale, notre monnaie, notre drapeau. Et c’est grâce à notre indépendance que notre armée a aidé beaucoup de pays à se libérer comme l’Afrique du sud, l’Angola et la Guinée Bissau. Donc si les Français étaient là encore, on serait plus pauvres, d’ailleurs la Guinée même est en retard à cause de la langue française.

Monsieur Kamano, fonctionnaire à la retraite : Sékou Touré a utilisé cette phrase pour pouvoir coopérer avec la France malgré que nous sommes un pays pauvre. Mais à partir du moment où nous avons notre liberté, on pouvait coopérer avec la France et ça allait marcher. Mais cette phrase a dépassé De Gaule, il a été tourmenté et finalement ils ont pris des mesures très sévères contre le pays. Mais ce n’est pas cette déclaration qui a appauvri la Guinée. Le problème de la Guinée est qu’après Sékou Touré, il n’y a pas eu de bon continuateur. Sinon, Sékou Touré après le départ des Français, a laissé plusieurs usines à savoir Soguiphab, Sanoyah, Entag, le Kinkena de Sérédou entre autres.

Youssouf Camara, habitant de Kipé : On voulait avoir coûte que coûte notre indépendance alors qu’on n’avait rien. Alors, cela n’a fait que donner des impacts négatifs, cela a joué négativement sur la Guinée. Il fallait laisser les Blancs dans ce pays, au moins ils allaient donner une bonne éducation à la Guinée. Dès leur départ, Sékou Touré a divisé le pays en disant que chaque région va étudier son dialecte, alors que cela n’était du tout bon pour un pays, car c’est l’union qui fait la force. La Guinée a été mise en retard par le feu président Ahmed Sékou Touré.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

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