Dette intérieure : voici comment l’Etat guinéen tue les entreprises locales…

Alpha Condé et Kassory Fofana

Les travaux de la session extraordinaire portant sur le projet de loi de finances rectificative (PFLR) 2018 se poursuivent à l’Assemblée nationale. Après l’adoption du volet recettes la semaine dernière, les députés s’activent maintenant sur l’étude du volet dépenses de la LFR 2018, a constaté Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Hier, mardi 28 août 2018, la commission économique, financière, du plan et de la coopération internationale de l’Assemblée nationale a reçu des techniciens du ministère des finances et du budget pour discuter du volet dépenses du projet de loi de finances rectificative. Il s’agit du directeur national du budget, celui des investissements publics et la directrice nationale de la dette.

Hon. Alpha Ousmane Diallo

Selon le vice-président de cette commission, l’honorable Alpha Ousmane Diallo, « les députés de tous les bords politiques restent préoccupés par un certain nombre de sujets liés au budget. Il s’agit notamment de la dette intérieure. Cette dette intérieure est le résultat des prestations des entreprises locales (PME et PMI guinéennes). Nous avons demandé aux techniciens de réfléchir et de proposer un mécanisme de remboursement de cette dette », a déclaré le député.

Il faut dire en effet, que si la Guinée est à jour dans le règlement de sa dette extérieure, elle reste largement créancière des entreprises et industries locales avec un montant dépassant mille milliards de nos francs, soit plus de 100 millions de dollars.

C’est pourquoi, les députés insistent à ce que cette dette soit payée, parce que « ce sont les entreprises locales qui créent l’emploi et la croissance », a expliqué l’honorable Diallo. Pour l’année 2017, après un audit des marchés publics, seuls 109 milliards de francs ont été engagés pour 40 milliards payés. En 2018, l’engagement s’élève à 124 milliards de nos francs pour le paiement des factures des prestataires locaux.

Dans le projet de loi de finances rectificative 2018, la réduction du budget touche sensiblement les investissements. Mais selon Alpha Ousmane Diallo, les députés ont demandé aux gouvernants de leur fournir dès ce mercredi, un tableau détaillé sur les coupes budgétaires envisagées et par secteur. Ce qui leur permettra de connaître les projets concernés et à quelle hauteur.

A noter que les investissements sont estimés à environ 6 mille milliards de nos francs contre plus de 7 mille milliards initialement prévus.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 628 08 98 45

Facebook Comments Box