La coordination nationale du Programme Élargi de Vaccination (PEV) s’est entretenue avec des hommes de médias guinéens dans le cadre de la lutte contre la poliomyélite. Ce cadre d’échanges, organisé dans les locaux du PEV ce vendredi, 31 août 2018, s’inscrit dans le cadre de la campagne des journées nationales de vaccination, prévue du 7 au 10 septembre prochain. Cette campagne qui vise à vacciner 4 millions 564 mille 570 enfants allant de 0 à 5 ans, a appris un reporter de Guineematin.com qui était sur place.
S’exprimant sur l’opportunité de cette rencontre, le coordinateur national du PEV, Dr Moustapha Dabo a souhaité que les journalistes sensibilisent les communautés pour adhérer et se mobiliser à l’occasion de cette vaccination gratuite.
« La réunion avec les journalistes s’inscrit dans le cadre de la communication, de la sensibilisation et de la mobilisation de la communauté. Parce que ce que nous nous savons faire, c’est de lui offrir le service. Mais, sensibiliser les gens pour fréquenter les structures de santé et les points de vaccination, c’est du ressort des médias. Alors, nous avons établi avec les médias publics et privés, avec l’accompagnement de l’UNCEF, un partenariat stratégique pour la diffusion de tous les messages clés sur cette vaccination. Alors, nous avons estimé que c’était important aujourd’hui qu’on discute pour parler justement de la polio, comment elle se transmet, une mise à jour en termes de connaissance de la vaccination, les dispositions prises au sein du Programme Élargi de Vaccination pour organiser cette campagne pour que vous, vous assuriez le relais en termes d’information auprès de la population pour qu’elle accepte de faire vacciner les enfants », a indiqué Dr. Dabo.
Par ailleurs, le coordinateur national du PEV a précisé que même un seul cas de polio est une épidémie. « Cette campagne s’inscrit dans un agenda global de la communauté scientifique. L’OMS et tous les Etats veulent éradiquer complètement la poliomyélite. Donc, on s’inscrit dans ce cadre. Pour cela, vous vous souviendrez qu’en fin 2015, on a enregistré un cas de poliomyélite dans notre pays. Et, dès qu’on a un cas de polio dans un pays, c’est une épidémie. Donc, ce qui s’impose, c’est la riposte. On a élaboré un plan de riposte face à cette épidémie de poliomyélite ; et, nous avons commencé la mise en œuvre depuis 2016. De 2016 jusqu’à maintenant, on est en train d’organiser une série de campagnes », a-t-il expliqué.
En outre, Dr Moustapha Dabo s’est réjoui des résultats obtenus depuis 2016, tout en précisant que la lutte doit se poursuivre. « C’est la première campagne que nous allons organiser au compte de l’année 2018. Cela veut dire que nous avons fait des progrès. C’est-à-dire qu’on a immunisé beaucoup d’enfants. Mais, lorsque nous avons réalisé une analyse de risque de polio tout récemment, on s’est rendu compte qu’il y a des localités qui ne sont pas complètement et totalement vaccinées. Alors, l’OMS et les partenaires nous suggèrent de continuer à organiser ces campagnes de vaccinations pour s’assurer que tous les enfants de 0 à 5 ans sont touchés et ont bénéficié d’une série de doses de vaccins contre la poliomyélite ».
De son coté, Docteur Mariama Hann, cheffe de la section communication du PEV a rappelé que « les médias ont pour rôle d’informer, de sensibiliser et de mobiliser les populations en faveur de la campagne, afin d’éviter que cette maladie contagieuse, invalidante et meurtrière survienne dans les cibles des enfants de 0 à 5 ans ».
Pour sa part, Docteur Charles Toyo de l’UNICEF a donné de larges explications sur la poliomyélite, le mode de transmission du virus, les symptômes de la maladie, les risques et les conséquences liées à cette maladie mortelle. « La poliomyélite est une maladie très contagieuse. Elle est causée par un virus qui attaque surtout les membres de l’enfant, les affaiblit et les paralyse pour tout le reste de sa vie. L’enfant ainsi paralysé devient une charge pour sa famille et la communauté. La polio envahit le système nerveux et peut entraîner la mort. Le virus de la polio pénètre dans l’organisme par la bouche, quand la personne consomme des aliments ou de l’eau contaminée par des matières fécales d’une personne infectée ».
A noter que la stratégie qui sera utilisée pendant cette campagne nationale de vaccination est le porte-à-porte. Elle consiste à passer dans chaque maison, marché, champ, gare routière, école maternelle, gendarmerie, site minier et tout autre lieu de rassemblement pour chercher les enfants cibles pour les vacciner.
Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com
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