Santé : des structures inadaptées, des stagiaires depuis 10 à 15 ans, du vieux matériel…

Plusieurs semaines après sa mission à l’intérieur du pays où elle a visité plusieurs structures sanitaires, la commission santé de l’Assemblée nationale a présenté son constat de terrain hier, vendredi 14 septembre 2018. A l’occasion d’une conférence animée à cet effet à Conakry, les députés ont dépeint une situation alarmante constatée ici et là, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui a assisté à la rencontre.

Ce sont en tout 51 structures sanitaires du pays que les membres de la commission santé de l’Assemblée nationale ont visitées. Une tournée qui s’inscrit dans le cadre d’un projet de l’ONG Search For Common Ground financé par l’USAID. Et, sur le terrain, les députés ont fait un constat loin d’être reluisant, selon l’Honorable Ben Youssouf Keita, président de la commission santé du parlement.

Dr. Ben Youssouf Kéïta

« La plupart des infrastructures sont sans eau, ni électricité. Certains bâtiments comme à Boffa, sont construits pendant la période coloniale. Nous avons des infrastructures inadaptées et 70% du matériel sont vétustes. On rencontre parfois des matériels qui datent de 20 à 40 ans. Dans la plupart des lieux visités, il n’y a pas de plateau requis, il n’y a pas de laboratoire, pas de cabinet dentaire, etc. », a-t-il énuméré.

A ces nombreux problèmes, Docteur Ben Youssouf Keita ajoute le manque de qualification du personnel sanitaire. Selon lui, la plupart des travailleurs de ces structures sanitaires sont des stagiaires dont certains ont fait entre 10 à 15 ans de travail sans avoir la moindre possibilité d’intégrer la fonction publique.

Hon. Kenda Diallo

Selon les parlementaires, cette situation doit interpeller le gouvernement qui doit investir davantage dans le secteur sanitaire. Un investissement qui doit permettre de rénover les structures sanitaires et d’en construire d’autres, de les équiper et de former leurs personnels. Toute chose qui pourrait limiter les évacuations sanitaires à l’étranger, assez coûteux.

« On aurait pu éviter cela si l’Etat avait investi suffisamment dans le domaine des infrastructures sanitaires. On n’a jamais rencontré un malien ou un sénégalais venir se soigner dans notre pays. Malheureusement, en lieu et place des hôpitaux, l’Etat a investi dans les hôtels », déplore l’honorable Kenda Diallo.

Cette série de visites des structures sanitaires s’étendra prochainement aux cliniques privées du pays, annonce le président de la commission santé de l’Assemblée nationale.

Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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