Le ministère de l’Agriculture vient d’initier un projet de zonage agro-écologique pour la mise en place d’un outil d’observation et de suivi continu de l’occupation des terres en Guinée. La présentation des résultats de la phase pilote du projet a eu lieu ce jeudi, 20 septembre 2018 dans la salle de conférence du ministère de la Pêche, de l’Aquaculture et de l’Economie Maritime, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Le problème de zonage agro-écologique ne date pas d’aujourd’hui en République de Guinée. Plusieurs tentatives ont été menées dans le passé pour couvrir l’ensemble du pays en matière de zonage agro-écologique mais en vain.
C’est pour donc résoudre ce problème éminent qui touche tous les acteurs liés à la gestion des ressources naturelles que ce projet a été initié par le Ministère de l’Agriculture.
Représentant la ministre de l’Agriculture à cette rencontre, Dr Yaya Sacko, directeur général du service national des sols est revenu sur l’importance de ce projet de zonage agro-écologique. « Le ministère de l’Agriculture guinéen, avec le soutien de l’Agence Française de Développement, s’appuie sur l’expertise technique du groupement IGN FI/CIRAD et sur un coordinateur national, Aboubacar Camara, pour l’élaboration d’un zonage agro-écologique à l’échelle du pays, visant à identifier et quantifier les zones agricoles actuelles, à évaluer le potentiel agricole et obtenir une cartographie de l’occupation du sol et de sa dynamique sur une période de 20 ans (1995-2015).
C’est la première fois en Afrique qu’un pays disposera d’une cartographie d’occupation des terres avec un tel niveau d’information. Ce projet propose également la montée en compétence des experts guinéens pour constituer à terme une équipe autonome et un outil permanent d’aide à la décision pour l’orientation, la planification et l’optimisation des ressources agricoles.
Il favorisera la mise en œuvre d’actions de développement durable et de suivi-évaluation des engagements de la Guinée à l’échelle internationale ; parmi lesquelles nous pouvons citer : la mise en œuvre de l’accord de Paris sur le climat, le respect des conventions sur la biodiversité, la lutte contre la désertification et la dégradation des terres », a-t-il dit.
De son côté, Dr Aboubacar Amadou Camara, point focal dudit projet au compte du Ministère de l’Agriculture, dira que « c’est un découpage du pays, de l’ensemble du territoire national en tenant compte des différents paramètres environnementaux, des différents paramètres socio-économiques qui vont être intégrés dans un système d’analyse pour essayer de discriminer les différentes zones.
On dit agro-écologique, parce que nous nous focalisons sur les aspects agronomiques, quelles sont les conditions naturelles qui sont adaptées aux productions agricoles dans les différentes localités. A ces informations nous intégrons le climat, nous intégrons les sols, nous intégrons les systèmes de mise en valeur de ces différentes localités pour pouvoir classifier, discriminer les différentes zones à caractère plus ou moins homogène ».
Dr Aboubacar Camara ajoute que ce projet va permettre d’évaluer le potentiel c’est-à-dire savoir tout ce qui est agricole ou toutes les terres qui sont impropres au développement de l’agriculture. « Nous allons extraire les villes, nous allons extraire les espaces qui sont favorables au développement des projets miniers, nous allons extraire des espaces qui sont dédiés à la conservation ; les forêts classées, les forets protégées, tout ce qui est surface sans eau.
Les zones de pente au-delà de 30% qui sont défavorables au développement de l’agriculture, qui induisent les aspects d’érosion vont être extraites de ces potentiels pour dire voilà ce qui nous reste comme terres arables mobilisables pour le développement de l’agriculture guinéenne. C’est le premier résultat attendu de ce zonage agro-écologique. Et une fois ce résultat obtenu, le ministère de l’Agriculture pourra savoir si on veut développer le maïs, le riz, le café ou le palmier à huile, voilà les zones qui sont potentiellement propices au développement du café, au développement du riz ou du maïs », a-t-il précisé.
Ce projet va aussi permettre de faire un suivi des autres activités qui mobilisent de l’espace comme les mines qui sont consommatrices d’espace, les villes qui sont en forte extension dans notre pays et d’autres activités d’infrastructures qui se développent. Il faut rappeler que la phase pilote du projet zonage agro-écologique a duré 5 mois et la phase d’extension va s’étendre sur 13 mois et permettra de couvrir l’ensemble du pays avec un même niveau d’information.
Siba Guilavogui pour Guineematin.com
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