Crise à la Cour Constitutionnelle : c’est un « boulevard pour un 3ème mandat », dit Fodé Bangoura

La crise qui mine la Cour Constitutionnelle, l’arrestation du leader syndical du port Autonome de Conakry et la répression des manifestants par les forces de l’ordre à Mandiana, continuent d’alimenter la chronique dans la cité. Ces points ont dominé les débats à l’occasion de l’assemblée générale du Parti de l’Unité et du Progrès (PUP), ce samedi 22 septembre 2018, à son siège à Cameroun, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le président PUP, Elhadj Fodé Bangoura, qui a dirigé la séance, a dit à ses militants que sa formation politique est contre la destitution de Kéléfa Sall de son poste de président de la Cour Constitutionnelle. Selon lui, cette destitution cache un troisième mandat. « La Cour Constitutionnelle est une Cour de recours. Aujourd’hui, le pays est en danger, le fondement de la République est bâillonné. Ce n’est pas une affaire de personne, c’est une affaire de recours. Quand il y a un problème là-bas, il y a un problème dans le pays. Notre parti, le PUP, est contre cette destitution qui cache un troisième mandat ou un prolongement. C’est un boulevard qu’on veut ouvrir pour un troisième mandat », a-t-il annoncé.

Réagissant à la détention du syndicaliste du Port Autonome de Conakry, Cheik Chérif Touré, poursuivi pour diffamation à l’encontre du président Alpha Condé et de son fils, Fodé Bangoura dira que la prison n’est pas la solution. « Ceux qui accusent, doivent prouver le contraire. Je pense qu’il faut mettre la balle à terre. On ne peut pas fermer la bouche aux gens en les mettant en prison. Ce n’est pas la solution. Il y a une crise, il faut s’attaquer à la cause de la crise pour résoudre le problème, pour calmer. Est-ce qu’en prison il va se taire ? Et après la prison, est-ce qu’il va se taire ? Ce qu’il a dit, est-ce qu’ils ont les preuves pour dire le contraire ? Donc, il faut calmer le jeu. On ne peut pas éteindre le feu par le feu. Quand ça ne va pas dans un pays, c’est tout le monde qui paye », a fait remarquer le ministre secrétaire général à la présidence sous l’ère Lansana Conté.

Pour ce qui est de la répression des citoyens de Mandiana, qui ne réclamaient que le respect des engagements pris par le président Alpha Condé, Fodé Bangoura a déploré le comportement des forces de l’ordre. « C’est dommage et dangereux pour le pays. Ils ont commencé cette route depuis combien d’années ? Jusqu’aujourd’hui, rien. Nous avons des préfectures coupées. C’est un problème de désenclavement. Et, s’ils sortent calmement pour faire une protestation pacifique, je pense que les balles réelles ne devraient pas être là. Les militaires, quand on leur jette des cailloux, ils répondent par les balles réelles. Ils ne sont pas là pour le maintien d’ordre. C’est dangereux pour le pays. Le PUP est contre cette répression. C’est la dictature qui s’installe et c’est grave », a-t-il déploré.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 654 416 922/664 413 227

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