DPJ : les 3 journalistes de Nostalgie FM entendus pour diffamation et injures

On en sait un peu plus maintenant sur le dossier des trois journalistes de Nostalgie FM convoqués la semaine dernière par la DPJ. Ils sont accusés de diffamation et injures publiques par une responsable religieuse.

Les animateurs de l’émission « Africa 2015 » ont été entendus ce lundi, 1er octobre 2018 par les officiers enquêteurs, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Après un premier report, l’enquête s’est ouverte comme prévu, dans le dossier des trois animateurs de l’émission « Africa 2015 » de la radio Nostalgie Guinée. Thierno Madjou Bah, Ibrahima Sory Lincoln Soumah et Sidi Diallo, en compagnie de leur avocat maître Salifou Béavogui, se sont rendus ce lundi, 1er octobre à la Direction de la Police Judiciaire.

Les officiers enquêteurs leur ont signifié qu’ils sont poursuivis par Marie Louise Barry, responsable de l’école Saint Joseph de CLUNY, pour diffamation et injures publiques. Après plusieurs heures d’audition, les trois journalistes ont été mis à la disposition de leur avocat et programmés pour une nouvelle audition demain mercredi.

« Ils sont accusés de diffamation et injures publiques sur plainte d’une religieuse du nom de Madame Marie Louise Barry. Elle a déposé la plainte au niveau du Procureur, le Procureur a transmis le dossier à la police et en indiquant que la police doit suivre la loi sur la liberté de la presse. En réalité en tant que journaliste, ils n’ont fait qu’animer une émission avec un invité, cet invité a été convoqué au même titre que nos clients.

Cet invité du nom de monsieur Jean de Lacroix Bangoura a été très clair, nous avons le support de l’émission, on lui posait des questions dans l’émission et il répondait. Donc c’est lui qui a parlé, c’est lui qui a dénoncé ses conditions de vie et de travail. C’est lui qui a mis en cause la plaignante. Les journalistes étaient là simplement pour l’écouter.

En réalité, s’il y a une quelconque poursuite encore moins ces poursuites ne sont pas encore établies, en principe c’est monsieur Jean de Lacroix Bangoura qui devrait répondre. Les journalistes n’ont fait que leur travail professionnel », a déclaré maître Salifou Béavogui, l’avocat de nos confrères, au sortir de cette audition.

L’avocat s’insurge contre la convocation de ses clients à la DPJ alors que c’est la Haute Autorité de la Communication qui devait en principe être saisie pour ce genre de dossiers : « Ce que je regrette, c’est que c’est devenu très facile aujourd’hui de porter plainte contre un journaliste. Ça devient trop banal. Ailleurs, dans la législation française, on a même plus besoin de diffamation. Lorsqu’on dit quelque chose de vous à la radio, c’est de provoquer un droit de réponse à la radio, c’est plus simple que ça. Elle aurait pu se plaindre à la Haute Autorité de Communication (HAC) qui régule le fonctionnement normal de la presse tant publique que privée.

Mais sauter les mains et pieds liés, aller saisir le Procureur et qu’un Procureur transmette le dossier à la police, ça ce n’est pas une bonne chose, parce que le monde de la presse est protégé par une loi qui a une procédure spéciale et pénalisée. Donc je ne vois pas la procédure ou la nécessité d’envoyer une telle procédure devant la police ou la gendarmerie. Ils ont beaucoup de choses à faire que de s’occuper de ce genre de situations », estime l’avocat.

Les trois journalistes et leur avocat se rendront à nouveau à la DPJ demain mercredi pour la suite de cette procédure.

Mohamed DORE pour Guineematin.com

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