Kéléfa Sall sur la crise à la Cour Constitutionnelle : « les auteurs disposent d’un soutien fort »

Depuis quelques temps, une crise sans précédent mine la Cour Constitutionnelle. Kéléfa Sall, président destitué par les huit autres conseillers, a conféré avec la presse ce mercredi, 3 octobre 2018, pour donner sa part de vérité autour de l’imbroglio que connait l’institution, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est à travers une longue déclaration, lue devant les journalistes à la maison de la presse, que Kéléfa Sall s’est exprimé sur la crise qui mine la Cour Constitutionnelle. Selon lui, « le peuple de Guinée a le droit de savoir la vérité, parce que la Cour Constitutionnelle est l’organe qui est chargé de veiller au respect des dispositions de notre Constitution. En perturbant la mission de cette Cour, les conséquences de cet agissement seront très graves pour notre nation dans la mesure où sa crédibilité sera remise en question sur plan sous-régional, régional et international ».

Pour monsieur Sall, de nombreuses irrégularités ont caractérisé cette crise à la Cour Constitutionnelle. C’est pourquoi, Kéléfa Sall a jugé utile « de répondre aux accusations dénuées de toute base objective… Cette calomnie a pris des proportions inquiétantes et risque de détourner l’opinion publique de la vraie problématique que cette crise pose. Les membres de la Cour Constitutionnelles peuvent-ils se saisir et déclarer le Président de ladite Cour en état d’empêchement et pourvoir à son empêchement ? »

Par la suite, Kéléfa Sall s’est évertué à faire « un résumé des événements qui sont les causes profondes qui expliquent la crise que connait la Cour Constitutionnelle ». Il a fait savoir depuis janvier 2016, la Cour traverse une crise dans son fonctionnement pourtant défini par les textes de lois. Pour monsieur Sall, « la Cour Constitutionnelle a organisé à Coyah, du 22 au 24 décembre 2015, une retraite à l’issue de laquelle le règlement intérieur a été révisé avec la création d’une commission financière dotée de plus larges pouvoirs dans la gestion du patrimoine de la Cour. Sept des neuf membres ont signé ledit règlement intérieur. A compter de cette date, la Cour a été paralysée, les sept membres refusant de prendre part aux audiences ».

Revenant sur les prétendus détournements de fonds que brandissent ses adversaires, monsieur Sall dira que les 7 membres du comité de trésorerie, créé en février 2016 sur leur instance, « ont sollicité et obtenu l’audit du budget 2015 de la Cour. Au terme de cet audit, les membres ont déclaré avoir constaté un manque à gagner comportant une borne inférieure de 1 milliard 728 millions 323 mille 979 FG ou une borne supérieure à 2 milliards 96 millions 323 mille 979 FG dont ils m’exigeaient le remboursement. Pour rétablir la vérité, je fis venir l’inspection générale d’Etat, le 23 mars 2016. Celle-ci a rendu un rapport provisoire daté du 05 avril 2016 dont copie a été transmise à tous les membres de la Cour ».

Plus tard, a fait remarquer Kéléfa Sall, l’Inspection d’Etat, dans son rapport provisoire, parlant des manquements, insuffisances et irrégularités constatées, a noté que « la création d’un comité de trésorerie au sein de la Cour pour contrôler l’exécution de son budget n’est, ni sur la forme, encore mois sur le fond, conforme au Règlement Général de la Gestion Budgétaire et à la loi organique relative aux lois de finances…»

En outre Kéléfa Sall explique que « l’examen du dossier des deux représentants de l’INIDH à la Cour Constitutionnelle fait apparaitre clairement qu’ils ne satisfont pas à une condition majeure édictée par l’article 100 de la Constitution…» Une manière de dire que les deux conseillers n’ont pas les 45 ans requis pour faire partie de la Cour Constitutionnelle.

Kéléfa Sall trouve étonnant le fait que les nombreux agissements des membres de la Cour « n’aient pas enregistré une réaction quelconque de la part des personnes physiques et morales chargées de veiller au bon fonctionnement de la République et de ses institutions. Dès lors, il est évident que ces auteurs disposent, comme ils l’ont toujours clamé, d’un soutien fort ».

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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