Budget 2019, revendication du SLECG : l’hon. Michel Kamano se confie

Michel Kamano

Comme il est de coutume en Guinée, la rentrée parlementaire aura lieu demain vendredi, 05 octobre 2018. Après les vacances, les députés vont reprendre leurs activités à l’Assemblée nationale. Et cette session qui va durer trois mois, sera consacrée à l’examen et l’adoption de la loi de finances initiale 2019.

Elle s’ouvre peu après une mission conjointe Banque mondiale/ FMI en Guinée qui a conclu que le gouvernement guinéen est en phase avec les institutions financières internationales.

Ce qui réjouit déjà le Président de la commission économie, finances, plan et coopération internationale de l’Assemblée nationale, l’honorable Michel Kamano, pour qui cette session s’ouvre dans un climat de grande satisfaction. « Au niveau du parlement, nous sommes satisfaits à cause notamment de la mission concluante de la Banque mondiale et du FMI qui viennent de boucler deux semaines de travail en Guinée, le mois passé. Cela veut dire que le gouvernement est en phase avec les Institutions de Bretton Woods. Ils se sont mis d’accord sur les grandes lignes du budget. Nous sommes heureux de savoir que le gouvernement est en phase avec la Banque mondiale et le FMI.

D’ailleurs très prochainement, le Fonds Monétaire international va confirmer les grandes masses sur lesquelles les deux parties se sont mises d’accord, de façon à ce que le gouvernement puisse nous déposer le projet de budget 2019, au plus tard le 15 octobre. Au niveau du parlement, nous nous sommes bien préparés puisque nous avons eu en juillet dernier le débat d’orientation budgétaire qui nous a permis d’avoir les grandes orientations et les priorités du gouvernement qui vont être traduites dans le projet de budget 2019 », a dit le parlementaire.

Même si le Parlement n’a pas encore reçu le projet de loi de finances initiale 2019, l’honorable Michel Kamano a une idée des secteurs prioritaires qui pourraient connaître une augmentation de leur budget. « Au débat d’orientation budgétaire, ils nous ont dit les priorités accordées à la santé, à l’éducation, à l’agriculture et aux infrastructures routières, énergétiques et hydrauliques.

En 2018, le gouvernement très honnêtement, quand il a compris qu’il ne pouvait pas réunir toutes les recettes de la LFI, il est revenu à l’Assemblée pour apporter des réajustements. C’était à l’occasion de la session de loi de finances rectificative 2018. Et c’est vraiment objectif de la part du gouvernement », soutient-il.

Toutefois, notre interlocuteur précise que la Guinée ne peut pas atteindre maintenant les barèmes communautaires de la CEDEAO pour les secteurs sociaux comme la santé et l’éducation. « Nous n’atteindrons pas tout de suite les 15% à l’éducation, les 15% à la santé et les 10% à l’agriculture. Dans la sous-région et à l’évaluation dans les pays de la sous-région, il n’y avait que le Burkina Faso qui avait 12%, certains avaient 10% et en Guinée, le budget de la santé évolue également. C’est un objectif que les pays se sont fixés pour 2020 et au-delà », souligne l’honorable Kamano.

Actualité oblique, le patron de la commission économique et financière de l’Assemblée, s’est prononcé aussi sur la grève des enseignants déclenchée le 3 octobre, et portant sur l’augmentation de leur salaire de base à 8 millions de francs. Là-dessus, il demande à chacun d’être réaliste. « C’est un salaire qui aurait satisfait tous les travailleurs. Si le gouvernement fait des efforts, il le fera pour tous les secteurs, puisqu’un gouvernement, c’est comme un père de famille.

Il ne va pas augmenter les émoluments pour un seul enfant et laisser tous les autres, même si les uns et les autres n’ont pas les mêmes responsabilités, même s’il y a certains décalages. Si le gouvernement avait les capacités de distribuer les salaires, il le ferait et ce serait pour le bonheur de nous tous. Nous restons optimistes. Le gouvernement s’il a les huit millions, il les donnera, s’il n’a pas les huit millions, il ne les donnera pas. Il faut être réaliste.

En tant que représentation nationale, nous verrons quelles sont les possibilités maximum de mobilisation des recettes pour faire face à des dépenses. Et parmi ces dépenses, les salaires occupent un poids important (…) mais n’oublions pas que tous les Guinéens ne sont pas salariés. Quand nous la représentation nationale, nous parlons de salaires, c’est les salaires de centaines de milliers de fonctionnaires par rapport aux 12 millions de Guinéens.

Si nous ne parlons de bonheur que de ceux qui travaillent pour la fonction publique et d’un secteur particulier, aussi important soit-il, le paysan lambda qui est à Koundara, à Yomou, se sentira oublié, donc la représentation nationale et le gouvernement pensent à ces guinéens aussi. On ne parle pas du bonheur d’un guinéen ou d’une catégorie mais du guinéen en général et à travers tout le pays », a martelé l’honorable Michel Kamano.

Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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