Bataille des élus pour les exécutifs communaux : le RPG veut « privilégier l’intérêt du parti »

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Le RPG Arc-en-ciel, parti au pouvoir en Guinée, traverse une crise interne liée au choix de ses candidats dans les communes urbaines et rurales de notre pays. Cette actualité a polarisé l’attention ce samedi, 6 octobre 2018, à l’occasion de l’assemblée générale du parti. Les responsables invitent les principaux concernés à privilégier l’intérêt du parti, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le parti au pouvoir traverse en ce moment une période de turbulence à cause de la guerre d’égo entre les conseillers élus pour la conquête des différentes mairies du pays. Une situation qui ne favorise pas l’installation rapide des conseillers et l’élection des exécutifs communaux. Présidant cette rencontre politique, le député Abdourahmane Sinkoun a lancé un appel à l’endroit des militants et responsables du parti.

« Je lance un appel solennel à tous les conseillers élus sous la bannière du RPG Arc-en-ciel et alliés de se donner la main et d’accepter cet appel du parti. Bientôt, nous procéderons à l’installation de ces mairies. Donc, c’est très important camarades. Il faudrait que ce message soit entendu, divulgué au niveau de toutes les préfectures. Il faut qu’ils acceptent de fixer l’intérêt du parti sur les intérêts personnels des uns et des autres. C’est cela la profondeur du message », a clamé le député de Kissidougou.

Par ailleurs, le discours prononcé par le président Alpha Condé à la veille de la célébration des 60 ans d’indépendance de la Guinée est revenu dans les débats. Dans ledit discours, le président Condé a dit « assumer tout le passif du Peuple de Guinée et demander pardon ». Selon le président de séance, cette phrase est courte, mais historique et pleine de sens.

« Je vais faire une petite rétrospective des moments difficiles que notre pays a traversés. Je voudrais rappeler ici qu’en 1970 la Guinée a été agressée. Au cours de cette agression du 22 novembre, bon nombre de jeunes qui sont ici dans cette salle n’étaient pas encore nés. Après cet évènement, le gouvernement d’alors avait constaté que des guinéens ont trahi la nation. Ceux-là ont été arrêtés et conduits au Camp Boiro. Malheureusement ou heureusement, je ne sais pas, plusieurs ont perdu la vie. A l’issue donc de ces tristes évènements du Camp Boiro, il y a eu effectivement des traitres à la nation qui ont été emprisonnés. Et d’autres ont été aussi injustement emprisonnés, bon nombre de guinéens ont été emprisonnés. Nous avons suivi beaucoup d’injustice en ce moment.

Après cela, à Kindia en 1984, il y a eu aussi des moments de tristesse où nous avons perdu tous les dignitaires de l’ancien régime du président Feu Ahmed Sékou Touré. Ça aussi c’est un fait.

Et, nous sommes tous témoins que lors de la lutte pour la démocratie il y a eu assez de morts lors des manifestations. A cela, le 22 janvier 2007, est une date historique.

Nous avons tous suivi les évènements tragiques du 28 septembre où il y a eu aussi beaucoup d’assassinats et de viols. Même tout récemment aussi lors des manifestations de l’opposition, il y a eu des morts.

Toutes ces morts, si aujourd’hui nous nous mettons en tête qu’il faudrait procéder à des jugements, d’une manière ou d’une autre, toutes les familles guinéennes de près ou de loin seront impliquées ou touchées par les effets de cette justice. L’Etat d’ailleurs n’a pas suffisamment les moyens financiers et techniques pour pouvoir établir la responsabilité des uns et des autres pour ces évènements douloureux que le pays a subis. Aujourd’hui donc, le président dans sa grandeur, dans sa sagesse et dans sa grande vision, a tout simplement demandé à tous les guinéens de se pardonner, de se regarder en face. Il a pris en charge ce passé et a demandé pardon au Peuple de Guinée. Ça c’est très important ».

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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