Grève du SLECG : élèves et enseignants boudent les classes aux lycées du 1er Mars et de Bonfi

La grève dans le système éducatif guinéen continue de paralyser les cours. Malgré l’appel lancé par les autorités, les élèves ne se sont pas présentés ce lundi, 08 octobre 2018, dans les écoles publiques de Conakry. C’est le cas aux lycées du 1er Mars et de Bonfi, dans la commune de Matam, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le bras de fer entre le gouvernement et le SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée) continue de paralyser le système éducatif. Les enseignants campent sur leur position et continuent à réclamer leurs huit millions de francs guinéens de salaire mensuel. Le gouvernement ne l’entend de cette oreille et brandit toutes sortes de menaces à l’encontre des grévistes.

Ce lundi 8 octobre 2018, alors que les cours devraient reprendre, ce sont quelques rares élèves qui se sont rendus dans certaines écoles de la capitale guinéenne.

A l’entrée du lycée 1er Mars (ex lycée Matam), un important dispositif sécuritaire y est placé pour veiller aux grains. Quelques rares élèves des classes de terminales, toutes options confondues, ont été réunies dans une même salle. Selon Elhadj Oumar Bah, candidat au baccalauréat, « l’année scolaire commence de façon très négative. L’évolution des choses n’est pas comme on le souhaitait. D’abord, il n’y a pas d’élèves, et puis, les professeurs ne sont pas là. Imaginez-vous aujourd’hui qu’un professeur de la 8ème année vienne nous donner le cours ou bien un autre professeur vienne d’ailleurs pour nous dispenser un cours. Ensuite, nous constatons que la rénovation de l’établissement n’est pas terminée. Donc, même si les élèves viennent, il n’y aura pas de place. Ici, on nous a dit de rester, qu’il y a un cadre qui vient pour nous dispenser le cours, mais c’est juste pour nous maintenir. Moi, si ça continue comme ça, je préfère aller m’inscrire quelque part pour des cours de révision ».

De son côté, Alpha Souleymane Diakité regrette la situation qui prévaut et lance un appel aux deux camps. « C’est regrettable ce que j’ai constaté ici. L’ouverture des classes date du 3 octobre, aujourd’hui c’est le 8, rien ne bouge encore. Ce matin, je suis venu, on m’a fait entrer dans la salle, j’ai trouvé que c’est des élèves des trois options du niveau terminal qu’on a réunis dans une même salle. On dit que c’est un seul professeur qui va leur dispenser le cours. Certains sont fâchés du fait qu’on nous a réunis et que c’est un seul professeur qui va nous dispenser les cours. C’est vraiment regrettable. Le gouvernement et le syndicat n’ont qu’à s’entendre pour que nous les élèves, nous puissions étudier ».

Plus loin de là, au lycée Bonfi, aucun agent des services de sécurité n’est visible sur les lieux. Le constat est le même dans les salles de classes.

En ce qui concerne les élèves, seulement trois élèves, dont deux filles, se sont présentés sur 1344 programmés. Selon les statistiques fournies par le proviseur, Mory Condé, au niveau l’encadrement, sur les 15 enseignants programmés, 10 ont répondu à l’appel, dont 4 femmes. Pour ce qui est des enseignants, la même source ajoute ce sont 7 professeurs, dont une femme, qui ont répondu présent sur les 22 programmés.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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