Education : le SLECG dénonce « le clan de bandits qui veut confisquer les intérêts des enseignants »

Les enseignants de Guinée décident de poursuivre la grève générale et illimitée déclenchée depuis le 03 octobre dernier. Réunis ce samedi, 13 octobre 2018, en assemblée générale, les membres du SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée) ont décidé à l’unanimité de continuer pour l’amélioration de leurs salaires, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ce sont des enseignants déterminés à aller jusqu’au bout qui se sont rencontrés ce samedi au siège du SLECG à Donka. Les membres du bureau exécutif du mouvement ont fait le compte-rendu de la suite des négociations avec la partie gouvernementale, tenues hier au ministère de la fonction publique.

Selon Oumar Tounkara, « cette fois-ci, comme pour les 40%, nous allons œuvrer jusqu’à ce que nos intérêts, qui sont confisqués par un clan de bandits, pour que ce clan de bandits puisse être mis de côté…La vie est un gobelet, je bois, tu bois, il boit, nous buvons, vous buvez, ils boivent. Est-ce quelques individus vont seulement boire et que nous, nous soyons là pour les applaudir ? », s’est interrogé le 2ème secrétaire général adjoint du SLECG.

Revenant sur les négociations, Oumar Tounkara a fait savoir que parmi les préalables posés par les enseignants, il n’y a que quelques uns qui ont été satisfaits. Lors des négociations de ce vendredi, « arrivé au niveau des huit millions de francs guinéens de salaire de base pour chaque enseignant, la question était très simple. Qu’est-ce que le gouvernement propose autour des huit millions en termes de montant ? Il n’y a pas de littérature pour ça. Ils se sont concertés et sont venus, au lieu de nous dire que c’est x ou y millions, les représentants du gouvernement se sont mis à nous faire des cours d’Economie : les contraintes économiques, nous sommes à court de budget, la Banque Mondiale, le FMI, la Facilité Elargie de Crédit, compte tenu de, de…ils nous demandent une trêve. Vous pouvez commander un cheval, mais il ne faut pas s’asseoir sur son nez », fulmine le volubile Oumar Tounkara.

En outre, c’est Aboubacar Soumah, secrétaire général du SLECG qui va haranguer ses partisans avec des slogans du genre « Pas de recul, non à l’intimidation, à bas la peur, à bas les traîtres ». Des expressions reprises en chœur par la foule d’enseignants hystériques décidés à en découdre.

Dans son discours, Aboubacar Soumah dira que le défi est immense et qu’il va falloir se retrousser les manches pour le relever. « Nous avons un grand défi à relever. On veut montrer à l’opinion nationale et internationale que les enseignants guinéens sont nuls. Ils l’ont dit. Mais, je vais vous dire ceci. La vache qui allaite fait beaucoup plus de lait en saison pluvieuse qu’en saison sèche. Plus cette vache est entretenue, plus la production de lait est élevée. Plus l’enseignant est entretenu, plus il donne un enseignement de qualité. Mais, le gouvernement est entrain de montrer qu’il n’accorde aucune importance à l’éducation guinéenne. Cela se matérialise aujourd’hui par le remplacement des enseignants par des incompétents, des cadres nuls qu’ils ont ramassé ça et là, qui n’ont aucune expérience, aucune compétence ».

Le SLECG a également dénoncé « le limogeage et les mutations arbitraires qui visent les responsables du mouvement dans les différentes universités à Labé, Kankan et N’zérékoré pour fait de grève. Ce qui constitue une violation du contenu de l’accord qui nous lei à l’autre camp »

Dans le cadre de la poursuite de la grève, Aboubacar Soumah a invité les enseignants à rester dans la légalité, à ne pas empêcher les autres d’aller donner cours s’ils en ont envie. Toutefois, Oumar Tounkara dira de relever leurs noms et leurs numéros de matricule pour qu’ils soient connus de tous.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél : 628 17 99 17

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