Entamée depuis le 03 octobre dernier, la grève du SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée) continue de paralyser de nombreuses écoles guinéennes. Après avoir ignoré un moment l’appel à la grève générale et illimitée, les enseignants de Kankan ont rejoint le mouvement depuis hier lundi, 15 octobre, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans la région.
La grogne déclenchée par le SLECG, pour revendiquer un salaire mensuel de huit millions de francs guinéens par enseignant, se poursuit malgré les menaces et autres intimidations. Après avoir été longtemps à la marge de cette grève, certains enseignants de Kankan sont entrés dans la danse, hier lundi.
Selon Ibrahima Kalil Condé, secrétaire général du bureau régional du SLECG à Kankan, c’est la réunion tenue la veille qui a permis de mobiliser plusieurs enseignants pour leur cause. « Au cours de l’assemblée, tenue ce dimanche sur le stade de l’université, des enseignantes et enseignants sont venus massivement et ont juré qu’ils n’avaient pas compris que la grève était dans leur intérêt et maintenant qu’ils vont y adhérer ».
Désormais, Ibrahima Kalil Condé, plus connu sous le nom d’IKC, exhorte ses camarades à continuer le combat sans violence. « La sensibilisation et la motivation sont notre seule arme de combat. Je demande aux enseignants de ne jamais jeter des pierres, de ne jamais passer par la violence, de ne jamais faire de victimes parce que nous sommes entrain de défendre l’intérêt des travailleurs », a-t-il dit.
Plus loin, IKC se révolte contre la création du SNE (Syndicat National de l’Education). Selon lui, cette structure est à la solde du gouvernement guinéen. « Le Syndicat National de l’Education est une structure créée pat l’Etat, c’est une vérité. Il n’y a pas eu d’abord de préparation à la base, parce qu’on prépare le syndicat à la base, après on remonte pour un congrès. Mais, un seul matin on entend qu’il y a un congrès à Kindia, les gens se retrouvent pour mettre en place un bureau, il n’y a pas de statuts ni de règlement intérieur. Nous avons finalement compris que cette structure est mise en place pour déstabiliser le SLECG. Donc, si nous partons avec eux, c’est pour déjouer la grève, parce qu’ils viennent pour défendre la cause du gouvernement », accuse-t-il.
De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com
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