Comme annoncé précédemment, l’Opposition Républicaine a tenu une plénière dans la journée d’hier, mercredi 17 octobre 2018. Trois principaux points étaient à l’ordre du jour : bilan des journées vile-morte du lundi et mardi, le nouveau calendrier de la marche pacifique et l’analyse des derniers développements dans la mise en place des exécutifs communaux, a appris un reporter de Guineematin.com qui était sur place.
Dans le compte-rendu fait par Cellou Dalein Diallo, les opposants ont dit que « le principe de la ville morte, c’est de demander aux citoyens de rester chez eux, pour marquer leur désaccord avec ce qui se passe. Et pour adhérer ainsi au mot d’ordre lancé par l’opposition républicaine. Nous avons constaté que les activités ont fortement baissé le mardi et surtout le lundi. Il y avait très peu de circulation, la quasi-totalité des boutiques étaient presque fermées, le transport public n’a pas fonctionné. Et donc, nous nous sommes réjouis ».
Par ailleurs, Cellou Dalein Diallo a fustigé le meurtre d’Ibrahima Bah, âgé de 23 ans, qui a été fauché par une balle « partie de la BAC numéro 4, parce qu’il y a beaucoup de témoins. Il y a la société civile qui est en train aussi de mener des enquêtes. Ce qui dément le communiqué mensonger qui a été publié par la sécurité qui a tendance, pour plaire à Alpha Condé, à créditer l’idée selon laquelle, c’est les manifestants qui tuent les manifestants, et que ce sont les manifestants qui sont armés. Vous savez qu’il y a un projet qu’Alpha Condé lui-même développe pour s’exonérer de ses obligations de mener des enquêtes pour identifier les auteurs des crimes pour les déférer devant les tribunaux ».
Poursuivant, Cellou Dalein Diallo a dit que l’opposition a décidé d’organiser une marche funèbre le vendredi prochain pour enterrer cette 96ème victime de la répression des manifestations, précisant que la 95ème victime est le jeune tué à Mandiana. « Le cortège partira le vendredi, de la morgue d’Ignace Deen jusqu’à la mosquée de Bambéto, où une prière sera faite sur le corps, avant son enterrement au cimetière de Bambéto, pour rejoindre ceux qui l’ont précédé dans le carré réservé aux victimes de monsieur Alpha Condé ».
Parlant du deuxième point, Cellou Dalein Diallo a précisé que la marche pacifique qui était prévue demain jeudi, a été reportée au mardi 23 octobre prochain en raison de la marche funèbre prévue ce vendredi. « La marche partira toujours de la Tannerie-Kénien, Bellevue, Terrasse du stade du 28 septembre. Nous profitons pour lancer un appel à tous les hommes et femmes attachés à la démocratie, à la paix et à la justice, de se mobiliser pour prendre part à cette marche pacifique ».
S’agissant des derniers développements enregistrés dans la mise en place « chaotique » des exécutifs communaux, le patron de l’opposition guinéenne dit avoir déjà déploré l’absence de visibilité, l’absence d’un programme précis décliné par le ministère de l’administration du territoire. « La stratégie est restée la même. Une mission du gouvernement et du RPG précède dans les communes les superviseurs. Lorsqu’ils n’ont pas le quorum pour prendre le contrôle de la commune, naturellement ils cherchent à retourner les élus des listes indépendantes et des partis politiques moyennant le paiement de grosses sommes. Ils sont en train de se promener dans toutes communes pour acheter la conscience des élus qui ne sont pas du RPG, pour obtenir le quorum nécessaire au contrôle des exécutifs. Et, c’est lorsque cette opération est terminée, que le RPG est assuré de gagner la commune, que c’est seulement après ça qu’on dit au superviseur d’installer, sinon personne ne sait quand est-ce qu’on installe les exécutifs de sa commune. Les listes indépendantes, les partis politiques qui ont participé à ces élections, certains dans des communes limitées, ils ne peuvent pas savoir quand est-ce parce qu’il n y a pas un programme clair et précis. (..). Lorsqu’ils n’ont pas un nombre d’élus suffisant pour ça, évidemment c’est la corruption à grande échelle. On est allé jusque dans le monde rurale acheter des conseillers à 10 millions de francs et dans les grandes communes urbaines, il y a eu même des montants de 100 millions qui ont été décaissés pour acheter un élu afin qu’il puisse voter pour le RPG », accuse Cellou Dalein Diallo.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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