C’est un discours caustique que le chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, a tenu ce samedi, 20 octobre 2018, devant les responsables et militants de l’UFDG. C’était à l’occasion de l’assemblée générale ordinaire dudit parti, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.
D’entrée, le président de l’UFDG s’est dit indigné par rapport au manque de reconnaissance à l’endroit du Président Lansana Conté lors de la célébration de la fête de l’indépendance, le mardi 02 octobre 2018 au stade du 28 septembre. « Le Président Lansana Conté n’a eu aucune place dans les cérémonies, dans les discours. J’ai fait le tronçon Aéroport-Palais du peuple. Il y avait beaucoup de photos de personnalités dont Alpha Condé et Sékou Touré. C’est comme si le président Lansana Conté n’a pas existé.
J’étais choqué parce que je connais le rôle que le président Conté a joué. Si on accepte que Sékou Touré soit le père de l’indépendance, personne ne peut nier que Lansana Conté est le père des libertés des guinéens : la liberté d’expression, celle de voyager et de revenir dans son pays, la liberté d’entreprendre, etc. On ne peut pas occulter l’œuvre du Président Lansana Conté », a dit Cellou Dalein Diallo sous les applaudissements des militants.
Abordant la question de la mise en place des conseils communaux qui fait jaser dans plusieurs localités, le chef de file de l’opposition assimile la Guinée à un Etat voyou. « On dirait qu’ils sont devenus fous. Lorsqu’on parle d’Etat voyou, qui ne respecte pas la constitution et les lois de la république, vous arrivez en Guinée, vous en avez trouvé un », a-t-il dit, tout en citant plusieurs exemples, notamment à Gueasso dans la préfecture de Lola où des partisans du RPG ont calciné la maison du candidat du BL et blessé plusieurs personnes.
Mais aussi à Ouendé-kénéma, sous-préfecture natale de Docteur Faya Millimono, où le RDIG et l’UFDG avaient présenté une liste commune pour obtenir 4 élus. Mais, selon l’opposant, ces élus ont été remplacés par des non élus à la dernière minute. « Le sous-préfet est allé sortir les élus de l’UFDG de façon, manu militari. Si on peut décider que c’est des gens que le pouvoir a désigné qui vont voter pour le maire en lieu et place de ceux qui sont officiellement élus, ce qu’on est devenu fou », a-t-il estimé.
A ces deux exemples, Cellou Dalein Diallo ajoute le cas de Kalinko, dans la préfecture de Dinguiraye, de Nabou dans la préfecture de Siguiri, de Balandougouba, dans la préfecture de Mandiana et de Tokounou dans la préfecture de Kankan. « C’est incroyable ce qui se passe. Je dis et je répète, si vous cherchez un Etat voyou, vous arrivez ici, vous en avez trouvé. Monsieur Alpha Condé qui revendique plus de 40 ans de combat pour la démocratie et les libertés, c’est le plus grand dictateur qu’on puisse avoir aujourd’hui. En Afrique de l’Ouest, il n’y en a pas pareil », insiste l’opposant.
Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
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