Aéroport de Conakry : incompétence, désordre et gabegie

Libre Opinion : L’aéroport de Conakry Gbessia est l’un des plus désagréables d’Afrique, sinon le moins attractif du monde. Pris dans la tenaille de l’exiguïté, des barricades dignes d’un camp militaire en période de guerre et des bazars qui le jouxtent à son unique sortie, l’incompétente gestion de Gbessia-Conakry fait honte à l’image de la Guinée et pose un vrai problème sécuritaire.

S’il n’est pas opportun de disserter sur le niveau intellectuel des responsables de l’aéroport de Conakry, plus particulièrement sur celui de son directeur, Baby Kabassan Keita, il est néanmoins légitime de se demander si jamais les responsables de la SOGEAC (Société de Gestion de l’Aéroport de Conakry), gros voyageurs par ailleurs, ouvrent bien les yeux quand ils atterrissent ou embarquent dans les autres aéroports du monde qu’ils fréquentent à longueur d’année.

En plus de la canicule qui accueille les passagers venant de l’étranger, suffocant pendant qu’ils attendent leurs bagages sur le tapis roulant, on se croirait dans un four crématoire lorsqu’on se présente dans cette salle à l’attente des bagages. La chaleur dépasse les 40 degrés.

C’est inimaginable dans les autres aéroports, et les patrons de l’aéroport de Conakry en sont parfaitement conscients. Les climatiseurs ont lâché à cet endroit de l’aéroport depuis belle lurette. A chaque fois qu’on se retrouve là, on est forcément pressé de rejoindre sa voiture pour retrouver l’air conditionné et respirer à plein poumon. Ouf !

Sincèrement, on se demande comment les policiers et douaniers qui y travaillent, tiennent souvent sous une telle chaleur. Notre aéroport international ne répond à aucune norme internationale : peu de tunnels, d’escalators, toilettes sales, arnaque à ciel ouvert, pas de taxis appropriés, propres et climatisés…

Les guimbardes qui s’y trouvent fixent le prix du transport à la tête du client.

Les chariots sont insuffisants, lorsque seulement 2 ou 3 avions atterrissent au même moment, comme par exemple le dimanche, quand Air France, SN Brussel et Ethiopian Airlines se retrouvent sur le tarmac. Pour les passagers, la course aux chariots ressemble à une bataille des charognards autour du cadavre d’une minuscule proie.

La grande majorité est toujours obligée de pousser les bagages comme les « wali-wali » (porteurs de bagages) au marché de Madina. Le supplice ne fait que commencer. Eh Kéla ! Avec la fatigue du voyage et portant de lourds bagages, les passagers de cette suffocante salle au parking sont obligés de faire « mille et un tour » avec la sortie montagneuse et alambiquée imposée par le plan architectural « made IN BABY ». Et pourtant, ils voient que dans tous les aéroports du monde, le parking est toujours en face de la sortie, dès après la police des frontières et la Douane.

Notre aéroport est pourtant le seul au monde où aucun avantage n’est accordé au passager, où les véhicules ne bénéficient d’aucune seconde gratuite et sont tous contraints au parking contre payement d’une somme de 5 000 FG. Sans aucun système de vérification ou contrôle fiable, seul le directeur, Baby Kabassan Keita, peut donner le chiffre exact des fonds générés par jour dans cet aéroport, le plus cher de la sous région, sinon de la région, et où aucun investissement sérieux n’a été envisagé depuis des années. Où vont ces montants colossaux engrangés, qui ne profitent nullement à améliorer la qualité du service encore moins le visage de l’aéroport ?

Des grosses pierres, gros cailloux et barbelés dressés partout, l’aéroport de Conakry plutôt l’aérogare, pour être honnête et précis, montre un visage hideux à l’étranger. Le parking, déjà étroit dans le plan original, a encore été rétrécit avec la construction coûteuse et inutile de ce qu’on appelle  » Meeting Point ou Point de rencontre ». Ce point de rencontre a coûté plus de 4 milliards de nos francs.

Pour la SOGEAC, qui fait un chiffre d’affaires de plus de 100 milliards de francs guinéens, le directeur général n’est plus habilité à engager l’entreprise pour toute dépense supérieure à 50 millions. Conséquences de sa mauvaise gestion et de son incompétence. Quelle honte pour la Guinée face aux partenaires ! Ce montant englouti dans cette construction masque une magouille certaine.

D’autre part, avec une seule entrée et une seule sortie, le parking de l’aéroport de Conakry ne répond pas aux normes sécuritaires aéroportuaires et expose la vie de tout le monde au danger, des passagers aux travailleurs en passant par les populations environnantes. Imaginez la panique générale en cas d’incendie ou un quelconque incident dans cet endroit fermé, exigu, avec une seule porte de sortie.

Les responsables de la SOGEAC n’ignorent pas pour autant que l’ascension du monticule menant au parking contrevint à la facilitation, selon les normes et recommandations de l’OACI (Organisation Internationale de l’Aviation Civile). Ils savent également qu’en matière de sûreté et de sécurité, une seule issue est vivement déconseillée par l’OACI ; que le tapis de livraison bagages n’est logiquement accessible qu’aux passagers et non à ceux qui s’accaparent de chariots et qui peuvent aussi être porteurs de menace contre l’aviation civile.

Bientôt la saison sèche et nous verrons les camions incendie de l’aéroport arroser la rue qui mène à la maison du Directeur généra, Baby Kabassan Keita, à Kaporo-rails. À ce moment précis, l’aéroport de Conakry serait un tombeau pour tout atterrissage d’urgence.

Toutes ces situations indignes méritent d’être corrigées pour marquer les visiteurs, investisseurs, hommes d’affaires et touristes qui y débarquent.

À la prochaine.

Ibrahima Diane

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