Le proviseur du lycée Yomboya, dans la commune urbaine de Boké, n’approuve pas l’attitude adoptée par le gouvernement face à la grève des enseignants en cours dans notre pays. Le responsable éducatif estime que la décision des autorités d’aller au bras de fer avec le SLECG en proférant des menaces à l’encontre des grévistes, a contribué à exacerber la situation, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans le Kakandé.
Près d’un mois après la réouverture officielle des classes, les cours tardent toujours à démarrer normalement dans la plupart des écoles du pays. La raison, c’est la grève des enseignants déclenchée le 03 octobre 2018 par le SLECG. Et, selon le proviseur du lycée Yomboya de Boké, le gouvernement guinéen est en partie responsable de cette situation.
Car, estime Morlaye Soumah, ce sont les menaces de geler les salaires des enseignants en grève qui ont radicalisé les grévistes. « Quand l’inspecteur nous a appelé et nous a donné des stratégies qu’on a appliquées, ça commençait à aller. Mais, les sorties de certains membres du gouvernement qui ont menacé de couper les salaires des enseignants qui observent la grève, cela a encore fait révolter les enseignants, ils ont arrêté de venir à l’école », a-t-il indiqué.
Pour lui, cette stratégie du gouvernement ne sera pas payante. Il souhaite plutôt que chacun revienne à de meilleurs sentiments pour qu’une solution négociée soit trouvée entre le gouvernement et le SLECG. « Nous qui avons connu la révolution on a peur des menaces, mais les nouvelles générations n’ont pas peur des menaces.
Donc, si l’Etat cessait de menacer on aurait pu gagner. Entre Aboubacar Soumah et le gouvernement, il faut une entente parce que s’il n’y a pas d’entente, c’est nous qui allons souffrir parce que ce sont nos enfants qui sont à la maison », a laissé entendre Morlaye Soumah.
A rappeler que même les écoles privées n’arrivent pas à faire cours à Boké. Quelques-unes d’entre elles ont tenté de reprendre les cours cette semaine sans succès.
Depuis Boké, Abdourahmane N’Diaré Diallo pour Guineematin.com
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