Mémoire Collective à Labé : « les bourreaux d’hier veulent être des vedettes d’aujourd’hui »

Le livre intitulé « Mémoire Collective, une histoire plurielle des violences politiques en Guinée », a été présenté au public de la Labé, le mercredi dernier, 31 octobre 2018. C’est la salle de conférence de la baïonnette intelligente, sise au quartier N’diolou, dans la commune urbaine, qui a servi de cadre à la cérémonie, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la capitale du Fouta.

Plusieurs couches socioprofessionnelles ainsi que certains compagnons de l’indépendance ont pris part à la présentation de ce livre qui, depuis sa publication le 25 septembre dernier, suscite assez de polémiques. Cet ouvrage constitue une sorte de « regards croisés de journalistes, d’universitaires et de défenseurs des droits humains » sur la Guinée de la période de lutte pour les indépendances jusqu’en 2009.

Selon Aliou Barry, défenseur des Droits de l’Homme, ce livre de 355 pages « est lourd, mais il est accessible sur internet, et il est gratuit. Il est scindé en six parties : la 1ère partie retrace les violences politiques qui se sont passées depuis l’avènement de l’indépendance de la Guinée ; la 2ème partie essaye d’expliquer l’histoire des violences passées avant même l’indépendance, c’est-à-dire de 1954 jusqu’à 1960-1961 ; la 3ème partie explique toute la théorie du complot permanent, imaginaires ou réels, et des répressions politiques qui ont eu lieu dans les années 1968- 69-70, sous l’ère Sékou Touré ; la 4ème partie traite des corps habillés et la mécanique de la violence, comment l’armée guinéenne a été créée et comment elle a évolué de Sékou Touré jusqu’à l’armée actuelle ; la 5ème partie traite de toute la problématique de l’ethnicisation des violences politiques ; et, le livre se termine par une dernière partie du 28 Septembre comme sixième partie ».

Par ailleurs, Aliou Barry a précisé que « s’il y a eu le carnage du 28 septembre 2009, c’est parce qu’on n’a pas purgé ce qui s’est passé avant, notamment ce qui s’est passé au camp Boiro, les évènements de juillet 1985. Au sein de chaque partie, il y a des contributions, c’est des témoignages et des photos en guise d’illustration ».

La cérémonie a été marquée par des témoignages de certains personnages de ce livre, suivis de débats ainsi que de questions relatives à la rédaction de l’ouvrage. Les doyens Abass, Kaba et bien d’autres se sont réjouis de la publication d’une telle œuvre.

Pour El Ibrahima Sampiring Diallo, l’histoire de la Guinée est difficile à expliquer. « Je sollicite à ce qu’une conférence débat soit tenue autour de ce livre, parce que les bourreaux d’hier veulent être des vedettes d’aujourd’hui, et il y a plusieurs autres personnes qui essayent souvent de donner une mauvaise interprétation à l’histoire du pays ».

Loin d’être l’histoire exhaustive de la Guinée, ce livre est un regard croisé, un angle sur la violence politique de la Guinée. Depuis la publication de ce livre, des réactions fusent de partout soit pour confirmer les faits qui sont relatés dans ce livre, soit pour s’inscrire en faux.

A la fin de cette présentation, un lot de six exemplaires a été distribué aux institutions d’enseignement supérieur, aux organes de presse et à la Société Civile. Des livres qui sont aussi à la portée de tous les lecteurs désireux de parcourir cet ouvrage.

Depuis Labé, Alpha Boubacar Diallo Guineematin.com

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