Autorité de l’Etat : l’incommensurable et l’insubmersible Premier Ministre

Alpha Condé et Kassory Fofana

Libre Opinion : La Guinée est à la croisée des chemins. Entre le lourd héritage culturel d’un désordre institutionnel et social très répandu et la nécessité ardente et imminente de réinstaurer l’autorité de l’État, il existe un choix à faire.

La fermeté ou la passivité dans la continuité.

Le choix est fait. L’attente est pressante. Et la fermeté est absolue. Un homme, une arme redoutable dans l’échiquier politique, bénéficiaire de la totale confiance du Chef de l’État, semble avoir compris que l’histoire ne se fait pas avec la loi mais plutôt avec l’autorité dans toutes ses dimensions.

Karl Max dans sa définition du pouvoir dit ceci : « C’est l’aptitude globale donnée à un individu d’entreprendre des actions efficaces. C’est la chance de faire triompher sa propre volonté même contre celle de la résistance d’autrui ». Pour agir dans cette logique, il déclare que, pour mieux entreprendre, il faut agir dans la légitimité et la légalité.

Nommé le 21 Mai 2018 au poste de Premier Ministre, Chef de gouvernement, le Dr Ibrahima Kassory Fofana, dans sa détermination du départ à vouloir remettre l’ordre public tient et résiste malgré le climat sociopolitique très réfractaire au changement et très ancré de manière héréditaire dans le désordre.

Aucune réforme dure ne passe comme une lettre à la poste. Parfois, on assiste à des résistances violentes et consécutives. Si l’État recule, on parle de faiblesse et s’il résiste, on parle de volonté dictatoriale. Dans l’un ou l’autre, il n’échappera pas aux critiques. C’est la doctrine de l’humanité selon Confucius. Et le plus important est que la nature a donné aux grands hommes de faire et laisser aux autres d’en juger.

L’abondance avec virulence des crises sans raison valable traduit également la cruauté de l’adversité et la nuisance expresse de l’autre.

Analysons chaque crise dans son contexte et sans passion.

La crise dans l’éducation avec l’histoire des 8 millions du SLECG

C’est un décevant et triste constat de voir le SLECG baigner dans un aveuglément sans précédent et un entêtement très inquiétant en dépit des innombrables courage et volonté de l’État sous le magistère du Pr. Alpha Condé à améliorer graduellement le niveau de vie de nos enseignants. De 2010 à 2018, le corps enseignant salarié de l’État a connu près de 200% de majoration de salaire sans compter les autres avantages. Ce n’est plus un secret de polichinelle que l’enseignant guinéen est avec sans aucun risque d’être démenti, le mieux payé de la sous région. Le payement des 40% avec effet rétroactif est une autre prouesse de ce pouvoir malgré qu’il n’est pas signataire de ce protocole. Mais dans le souci de garantir la continuité de l’État, le Gouvernement a bien voulu honorer les engagements contractés par ses prédécesseurs. C’est la vérité mais qui passe inaperçue malgré les contingences économiques assez difficiles auxquelles le pays a fait face ces 5 dernières années y compris les contingences politiques très chaotiques et la crise sanitaire de l’ébola.

La Guinée vient de loin. Chacun de nous est conscient de l’immensité des besoins et l’impatience des citoyens qui attendent tout de l’État et qui veulent tout obtenir en même temps. C’est compréhensible. Cependant, il est inadmissible pour le SLECG, pour une revendication fantaisiste et irrationnelle, de conduire le pays vers l’instabilité. Le populisme qui fait bon ménage chez nous est l’arme qu’utilise ce groupe pour prendre en otage le système éducatif tout en se jouant de l’avenir de nos enfants. Pendant près d’un mois, par la volonté cupide et cynique du SLECG, une bonne partie des enfants reste toujours à la maison. Au nom d’un droit à travers une loi, l’État perd son autorité. Et pourtant, c’est un contrat de travail qui lie l’État aux travailleurs. Ce qui veut dire en d’autres termes, c’est le travail qui est payé et non le travailleur. À travail égal salaire égal. La loi qui accorde le droit de grève est la même qui donne le plein pouvoir à l’État de ne pas payer celle ou celui qui ne s’acquitte pas de son devoir. Il n’y a pas à s’offusquer ou à verser dans la surenchère syndicale face à la décision draconienne du pouvoir central de ne payer que ceux qui sont en situation de classe.

Dura lex Sed lex, la loi est dure mais c’est la loi ! C’est pourquoi, lors du dernier Conseil des Ministres tenu sous la haute présidence du Chef de l’État, injonction a été faite pour une large communication sur les acquis du gouvernement dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs en général et des enseignants en particulier. Par la même occasion, Pr. Alpha Condé, soucieux du devenir des enfants, a rassuré les élèves et leurs parents sur sa réelle volonté à ne ménager aucun effort pour que triomphe l’école guinéenne.

Le syndicat doit savoir raison gardée. L’État est substantiellement déterminé à rendre la vie de l’enseignant heureuse à travers d’autres mesures à savoir : la construction des logements sociaux, la prise en charge médicale et la formation continue avec des modules plus adaptés pour une meilleure compétitivité et une meilleure qualification de notre éducation. L’avenir est prometteur et le meilleur reste à venir ce, conformément à la lettre de mission reçue par le Premier Ministre, Chef de gouvernement.

La crise politique et ses contingences de violences

« Je préfère l’ordre public à la loi », a déclaré le Premier Ministre, Dr Ibrahima Kassory Fofana. Le message est fort et limpide. Il annonçait les couleurs de sa gouvernance. Selon lui, s’il est un droit pour les uns de marcher ou de battre le pavé, il est aussi de la responsabilité de l’État de garantir sa stabilité et d’assurer la sécurité des personnes et des biens à travers tout le territoire national où s’exerce une once de son pouvoir.

Sa fermeté est sans faille. Depuis un certain temps, le désordre institutionnalisé par un groupe d’individus qui a pour culture démocratique des manifestations violentes s’est vu opposé le veto de la puissance publique. Des forces sociales en passant par des mouvements de contestation politique inopportuns et sans raison valable, l’État à travers ses pouvoirs coercitifs agissant dans les limites de la loi et des droits de l’homme avec des moyens conventionnels de maintien d’ordre, a retrouvé toute sa grandeur. La pagaille habituelle des politiques prend fin. Plus rien ne sera désormais comme avant. Car, l’ordre public est opposable à la loi, si cette dernière n’est ni source de paix ni source de stabilité institutionnelle dans le pays.

Si on peut dire que ce régime a pêché par endroit, c’est bien avec l’absence d’une véritable fermeté de l’autorité. Et aujourd’hui, l’homme de confiance du Chef de l’État à qui il accorde une oreille attentive reste insubmersible et incommensurable. Avec ce duo ou couple au sommet de l’Exécutif dans le strict respect de la notion basique du régime présidentiel, ‘’ Le Président préside et le Premier Ministre gouverne’’ retrouve ses marques de noblesse, avec la pleine assurance des citoyens.

Il suffit de promener son micro, pour comprendre qu’après plus de 4 mois d’exercice, la Guinée a désormais à la Primature, un homme qui remplit avec autorité la fonction de Premier Ministre, Chef du Gouvernement. C’est un costume taillé à sa juste mesure.

Chose qui inquiète plus d’un. L’ambition présidentielle que beaucoup nourrissait se meurt. Les joueurs aux troubles faîtes ou les agitateurs de l’opinion se voient réduits au silence. Les businessmans de la crise sont éteints. Puisqu’il n’y a plus d’espoir, ils caricaturent l’homme et lui flanquent le costume d’arrogant ou de dictateur. Ce qui est sûr pour tous et chacun, le Chef de l’État a désormais son Premier Ministre qui ne caresse pas dans le sens du poil pour réduire la force de l’autorité.

Le devoir républicain doit primer

Il ne sert à rien d’entretenir des tensions inutiles dans la seule volonté d’affaiblir l’autorité de l’État.

Le devoir républicain recommande l’unité des contraires et la volonté de construire ensemble une société dynamique où le vivre ensemble est le dénominateur commun de chacun.

Aucune démocratie ne s’est construite en un seul jour et par la volonté d’une seule personne. Il faut la mutualisation des volontés et la nécessité de croire au destin commun dans une communauté nationale.

La diversité politique ou la différence ethnique ne doit aucunement être un facteur de bouleversement de notre existence ou de péril collectif. La restauration de l’autorité de l’État est une condition impérieuse pour la survie de la République.

À qui profiterait la chienlit créée visant à conduire le pays vers le chaos ?

La République nous observe et l’histoire retiendra de chacun, ses actes posés.

L’essentiel et l’urgence, c’est le ‘’ nous’’ et non le ‘’moi’’ égoïste. C’est ça la nation et c’est ça le devoir républicain.

Méditons ensemble !

Par Alpha Oumar Diallo

NB : cette opinion n’engage pas Guineematin.com comme toutes celles publiées dans la rubrique Libre Opinion

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