Bagarre dans une famille à Enta Nord : le père et les enfants se trimballent au tribunal

Une banale dispute dans un foyer, au quartier Enta Nord, dans la commune de Matoto, a tourné à un échange de coups entre le père d’une part, sa femme et ses enfants de l’autre. Morlaye Touré, sa femme et ses enfants se sont bagarrés récemment à cause d’un sceau d’eau. L’affaire a été portée au Tribunal de Première Instance de Mafanco sur plainte des deux parties pour Coups et Blessures Volontaires réciproque, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les débats dans ce dossier ont débuté ce lundi, 5 novembre 2018. L’affaire met aux prises Morlaye Touré d’une part, sa femme (Aicha Soumah) et ses deux filles (M’Mah Touré et Fouleymatou Touré), de l’autre.

Dans ses explications, Fouleymatou Touré, 19 ans, élève en classe de Terminale Sciences Sociales, a raconté ce qui s’est produit dans la famille, en octobre dernier. « J’étais entrain de laver la maison quand mon papa est arrivé. Il y avait un sceau d’eau sale au couloir. Ma tante maternelle était assise à côté. Dès qu’il est venu, il a joué le sceau. L’eau s’est versée sur ma tante, sur tout son corps. Papa n’a rien dit. J’ai essayé de calmer ma tante en lui demandant de rentrer dans sa chambre. Mais, mon papa s’est mis à insulter ma tante », a expliqué la candidate au bac.

Le juge, Ibrahima Kindi Baldé va demander à Fouleymatou Touré si elle a été frappée ou insultée. « Ni l’un, ni l’autre. J’ai porté plainte contre mon père parce qu’il ne joue pas son rôle de père. Il ne paye pas ma scolarité, il ne nous donne plus rien avec notre maman. C’est ma grande sœur qu’il a blessé », a dit la jeune fille

Appelé à la barre, M’Mah Touré, marchande de profession, grande sœur de la précédente, dira qu’elle revenait de Matoto quand elle a rencontré ce jour là son père à l’entrée de la concession familiale. « Ma petite sœur m’avait dit au téléphone que notre papa avait commencé à injurier les gens à la maison, qu’il a même frappé notre tante. Je suis revenue aussitôt à la maison. A la rentrée, j’ai croisé mon papa à la rentrée de la concession. Avec sa moto, il a foncé directement sur moi pour me renverser. J’ai été blessé à divers endroits du corps. Après, avec ma tante qu’il a frappé, on est allé chercher deux gendarmes. Quand on est venu avec les agents, on nous a dit qu’il est allé chercher les policiers à Wanindara. Nous sommes allées chez le chef de quartier qui nous dit qu’il est fatigué de nos plaintes. Il nous a conseillé de saisir la justice, parce que c’est devenu fréquent ce que nous vivons là-bas ».

La mère de famille, madame Touré Aicha Soumah va abonder dans le même sens en soutenant que c’est l’enfer qu’elle vit chez elle depuis plus de 10 ans. « Il ne veut plus nous voir. Il ne nous donne plus à manger. Nous vivons entre injures et menaces, et ça, c’est tous les jours ».

Appelé à son tour à la barre, Morlaye Touré va prendre le contrepied de ses accusatrices. « Je suis venu à la maison, il y avait un sceau au couloir. J’ai trébuché et j’ai versé son contenu. Mais, ça n’a atteint personne. Mais, c’est la sœur de celle qui était ma femme qui s’est mise à insulter. Après, la fille là s’est interposée. C’est elles qui m’ont blessé avec un couteau au niveau de mon pied ».

A la question de la procureure, Joséphine Loly Tinkiano, de savoir comment il a blessé sa fille M’Mah Touré, le prévenu dira que c’est le contraire qu’i s’est produit. « C’est elle qui m’a blessé. On s’est rencontré à la rentrée de la concession, j’étais sur la moto. Elle m’a bousculé violemment. J’ai sauté et c’est ce qui m’a blessé ». La procureure dira qu’il y a un rapport d’un médecin légiste qui prouve que la fille a bien été victime de blessure.

L’avocat des femmes fera remarquer que Morlaye Touré a donné deux versions sur la manière dont il s’est blessé. Selon maitre Mohamed Baaba Camara, « il dit tantôt avoir été blessé avec un couteau, tantôt qu’il a été bousculé de sa moto et qu’il est tombé. Qu’il nous en soit donné acte ».

Alors que monsieur Touré prétend n’avoir aucun témoin à citer, les femmes vont par contre parler des locataires et du chef de quartier d’Enta Nord. L’affaire est renvoyée au 26 novembre 2018 pour la comparution desdits témoins.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél : 628 17 99 17

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