Réponse de l’Etat aux familles menacées de déguerpissement à Kipé 2 : « C’est des conclusions muettes et aveugles »

Le dossier opposant l’Etat guinéen aux 225 familles menacées de déguerpissement dans le quartier Kipé 2 a été une nouvelle fois appelé ce vendredi, 09 novembre 2018 devant le TPI de Dixinn. Mais, encore une fois, les débats n’ont pu avoir lieu en raison de l’absence de l’Agent judiciaire de l’Etat.

Ce dernier a tout de même fait parvenir au tribunal sa réponse aux pièces fournies par les citoyens qui tentent de prouver qu’ils ont acquis légalement leurs domaines et qu’ils ne peuvent pas, par conséquent, être déguerpis sans être dédommagés.

Et, cette réponse réjouit l’avocat des familles. Maître Salifou Béavogui estime en effet, que l’agent judiciaire de l’Etat n’a apporté aucune pièce justificative qui contredit les arguments de ses clients et pense qu’on s’achemine vers une victoire de son camp dans ce procès. Il l’a dit au micro de Guineematin.com, au sortir de l’audience de ce vendredi.

Décryptage !

« Aujourd’hui, je suis très à l’aise parce que la montagne a accouché d’une souris. L’Etat vient de nous répondre à nos arguments, à nos pièces, à nos conclusions. Mais sa réponse est de très loin de nature à remettre en cause nos arguments. Nous avons reçu les conclusions de l’agent judiciaire de l’Etat qui ne sont accompagnées d’aucune pièce.

C’est des conclusions muettes et aveugles. Aujourd’hui, j’ai su réellement que mes clients sont dans leurs propres concessions, ils ont tous les documents. Contrairement à l’agent judiciaire de l’Etat qui n’a fourni aucune pièce pour annuler ou contredire ou anéantir les nôtres. Je m’en réjouis très sincèrement et je pense que mes clients seront sauvés de l’atteinte aux droits de propriété dont ils pouvaient être victimes.

En matière de justice, il ne s’agit pas d’affirmer, mais il s’agit de prouver. On ne peut pas opposer à des arrêtés, à des titres fonciers, à des décisions ministérielles d’alors de simples affirmations. Nous avons reçu que des écritures qui ne sont accompagnées d’aucune pièce. A l’impossible nul n’est tenu.

Si ces pièces ne sont pas dans le dossier, c’est comme si elles n’existent pas. Donc, chacun doit retenir que nos arguments sont solides, nos titres de propriété sont solides, il n’y a pas eu d’autres documents qui viennent les contredire. C’est en vertu des documents légaux que mes clients vivent sur les lieux depuis plus de 40 ans pour la plupart », a dit l’avocat.

La prochaine audience dans ce procès est prévue le 23 novembre prochain.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 654 416 922/664 413 227

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