Militarisation de l’Axe : « c’est contraire à la Constitution », dit Sékou Koundouno

Après la mise en place d’unités mixtes, composées de policiers, de gendarmes et de militaires, sur certaines parties de Conakry, les réactions se multiplient dans la cité. De nombreux observateurs dénoncent cette mesure qu’ils qualifient de « recul démocratique ». C’est le cas de Sékou Koundouno, administrateur général de la plateforme de Jeunesse Cellule Balai Citoyen, qui parle d’une mesure anticonstitutionnelle, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Selon Sékou Koundouno, « nous avons été la toute première organisation de la société civile à alerter l’opinion nationale et internationale sur les velléités qui consistaient à déployer les forces armées guinéennes en appui à la polie et à la gendarmerie. C’est quelque chose qui est contraire à la Constitution guinéenne dans la mesure où la démarche entreprise par le gouvernement guinéen est une démarche anticonstitutionnelle ».

A la question de savoir dans quelles circonstance l’armée peut être déployée sur le terrain, Sékou Koundouno dit ceci : « vous savez, l’article 142 de la Constitution détermine le rôle des forces de défense et de sécurité, qui ont pour rôle de protéger le territoire national, alors que les forces de sécurité ont pour rôle la protection des citoyens et de leurs biens. Par ailleurs, l’article 90 parle des circonstances dans lesquelles l’armée peut être déployée et quels peuvent être les rôles dévolus au chef de l’Etat et au parlement guinéen pour encadrer ce déploiement en cas d’état de siège ou d’état d’urgence. Tandis que, la loi L09 du 04 juillet 2015, signée du président Alpha Condé, détermine les conditions dans lesquelles cette armée peut être déployée. En tout état de cause, ce déploiement, aux yeux du Balai Citoyen, est illégal dans la mesure où nous ne sommes pas devant une insurrection populaire, nous ne sommes pas face à une menace extérieure. Mais, nous sommes face à crise politique dont les conséquences se transforment en une sorte de guérilla urbaine, de menaces systématiques auxquelles la police et la gendarmerie peuvent trouver la solution, si elles sont équipées, si elles la ressource humaine efficiente et nécessaire afin de faire face aux défis ».

Parlant des mesures déjà entreprises par la Cellule Balai Citoyen face à cette nouvelle donne, Sékou Koundouno a fait savoir que « depuis hier nuit (lundi 19 novembre 2018, ndlr), nous avons travaillé en déployer sur le terrain des équipes pour constater de visu quel est ce déploiement ? Quel est le matériel utilisé ? A date, la remarque fondamentale est que les véhicules que nos avons vus sur le terrain jusqu’au petit matin, l’essentiel des véhicules flambants neufs, ne sont pas du tout immatriculés. Ça pose un véritable problème en termes de localisation et d’identification en cas de bavures ou de dérive ».

Devant cette situation, Sékou Koundouno interpelle tout le monde. « Nous lançons une nouvelle fois une autre alerte aux autorités de ce pays, à la population, à la communauté internationale que tous ces véhicules soient immatriculés, afin que la présence de ces unités mixtes ne puissent entraver la jouissance des libertés individuelles et collectives ».

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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