Crise politique en Guinée : les députés de l’opposition doivent se retirer de l’Assemblée (GéCi)

Dans une déclaration transmise à Guineematin.com dans la soirée de ce jeudi, 22 novembre 2018, le président du parti « Génération Citoyenne » estime que l’heure est grave en République de Guinée et que les opposants doivent changer de stratégie pour éviter plus de morts et surtout l’instauration d’une dictature.

Selon Fodé Mohamed Soumah, les députés de l’opposition devraient tout d’abord se retirer de l’Assemblée nationale pour discréditer davantage le régime Alpha Condé.

Ci-dessous, Guineematin.com vous propose la déclaration du président de la GéCi :

L’heure est grave, et cette situation interpelle chacun d’entre nous. La Guinée se porte de plus en plus mal. Nous sommes au bord du précipice. D’où mes remerciements appuyés au G5-Guinée et à certains activistes de la société civile.

Sous les feux croisés des politiciens irresponsables, des Cassandres, des pyromanes et des oiseaux de mauvais augure qui trouvent leur compte dans cette pagaille, les populations sont perdues.

La déception qui était le sentiment le plus partagé, a cédé le pas à la peur depuis que les populations sont confrontées à des hommes en armes de guerre dans la Cité.

Aujourd’hui, et plus que jamais, l’opposition doit changer de stratégie pour éviter des morts inutiles, les dégradations, la lassitude et l’inconnu.

L’une des solutions du moment serait de revenir à la proposition de la GéCi, qui consiste à se retirer des institutions, comme elle l’avait fait à la CENI. L’argument, la nature a peur du vide ne tient pas. Ce pouvoir moribond perdrait toute crédibilité à vouloir tenter le passage en force, et en solo.

Il est temps d’aller vers la désobéissance civile, sans descendre dans la rue avec ses effets pervers.

L’opposition républicaine doit se retirer du vote du Budget immédiatement, quitter l’Assemblée Nationale, et imposer le modus operandi à ses représentants dans les autres institutions.

Ensuite, l’opposition plurielle pourrait se retrouver pour d’autres formes de résistance, afin que la rue soit l’arme fatale fatidique contre ce Régime déliquescent, in fine.

La priorité du moment est d’obliger le pouvoir à ouvrir des négociations avec les enseignants, afin de sauver l’année scolaire pendant qu’il est encore temps.

Cette disposition au bénéfice des enfants encore cloitrés à la maison, connaitrait un effet tellurique, et le ralliement du plus grand nombre pour faire fléchir ce gouvernement en perdition.

Nous pouvons encore boucler le programme scolaire de 2019, si l’école reprend maintenant.

Dans le cas échéant, nous ne ferons que déplacer des problèmes qui nous rattraperont sous peu.

En tant que Président de la GéCi, je suis prêt à me mettre au 1er rang, entouré des élus et d’autres leaders politiques, pour aller à la rencontre des syndicalistes, faire des sit-in devant les ministères, le Palais présidentiel, les institutions de la République… Mais sans les militants, car on ne peut pas vouloir le beurre et l’argent du beurre.

A ce propos, Paul Austin disait : « En politique, si on n’est pas prêt à tout, on n’est prêt à rien ».

Le temps nous est compté, si nous ne voulons pas voir les parents et les enfants dans la rue.

Fodé Mohamed Soumah

Président de la Génération Citoyenne

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